Disparus les déhanchés
langoureux et les trémolos dans la voix.
Dans son dernier clip, Jenifer boit
de la vodka pure et peint ses lèvres
en rouge. Sur scène, elle glisse le
long d'une barre de strip-tease et reprend
tous ses tubes. Le son rock se teinte
de mélodies électroniques. Les décors
fluo tranchent sur le noir de sa microrobe.
A Lille ce soir là, il y a les fans
des débuts, inconditionnels et excessifs.
"C'est la femme de ma vie",
sourit, béat, Edouard, 26 ans. Et il
y a les nouveaux, ceux que la chanteuse
n'attendait pas. Citadins et fêtards,
ils téléchargent en grand nombre le
single "Je danse", hymne à
la fête et aux nuits sans lendemains.
"Elle devient une icône homosexuelle",
ajoute son manager. Jenifer, Mylène
Farmer des années 2010 ? Les gays sont
nombreux dans la salle. Quelques heures
auparavant, la jeune femme a accepté
de parrainer l'association Le Refuge,
venant en aide aux jeunes homos exclus.
Plus mûre, plus engagée, Jenifer veut
croire que son public la suivra. Pour
l'heure, elle allume une cigarette et
attend les premiers accords de guitare.
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