Lors d'une courte pause à La Réunion, elle a accordé un entretien à TV
Magazine
Que de chemin parcouru pour Jenifer depuis la finale de Star Academy ! Un
million d'albums vendus, des tubes à gogo, une tournée triomphale et déjà des
projets bien avancés : des télés en Europe, un nouvel album en automne, le
Zénith en décembre. Et avant, le Parc des Princes avec Johnny Hallyday !
Rencontre avec un petit gavroche méditerranéen bien sous sa casquette.
Six mois de tournée, ce n'était pas trop lourd comme baptême du feu ?
Finalement, ce n'est pas si éprouvant. Je dors un peu partout quand j'ai le
temps, je me lève tard. Je reçois tellement d'énergie pendant les concerts que
cela me motive toute la journée. Ça me fait avancer, ça me donne la pêche. J'ai
hâte d'être au lendemain soir pour me retrouver sur scène. J'ai du mal à définir
le bonheur qui me submerge alors. Je m'y sens comme sur un tapis volant. C'est
le grand frisson. Cela me fait plaisir d'apporter du plaisir à mon public et, en
retour, il me nourrit de bonheur.
Votre maman chantait dans des orchestres, mais cela n'explique pas
complètement votre passion.
Génétiquement, je suis un peu programmée. Mon
père a une très belle voix et l'oreille musicale, ma grand-mère chantait, mon
petit frère joue du piano. Mais depuis toujours il n'y a que cela qui
m'intéressait. Je ne regardais pas la télévision, j'aimais assister à des
concerts, ou faire de la musique avec des copains.
Quels artistes écoutiez-vous ?
Surtout ceux des années soixante-dix !
James Brown, Janis Joplin, Stewie Wonder. Mes parents avaient leurs disques et
moi j'échangeais des images contre des vinyles !
Et c'est alors que la Star Academy s'est présentée.
J'ai d'abord galéré
pendant deux ans. J'habitais en banlieue chez des amis, je chantais toujours là
où je pouvais, et c'est vrai que j'ai toujours été partante pour toutes les
tentatives musicales. Cela m'a forgé le caractère. Mais la télé-réalité ne me
plaisait pas. Je ne voulais pas y aller. Je suis plutôt discrète, la vie en
groupe, ce n'est pas mon truc, surtout pas devant des millions de
téléspectateurs. J'étais consciente de la surexposition. Mais voilà,
financièrement, j'avais des soucis, et je ne pouvais certainement pas m'offrir
des cours de chant. C'est ce qui m'a décidée. C'était comme une issue de
secours. J'y suis allée pour la musique, pas pour me montrer et devenir célèbre.
C'est votre expérience préalable qui vous a permis de l'emporter
?
Je ne
sais pas, car, dans ce cas, Olivia avec laquelle je suis restée très amie
passait tout son temps dans des orchestres, Mario avait une solide expérience
aussi. François également,même s'il était plus orienté vers la chorale.
Et si vous n'aviez pas gagné
?
J'aurais toujours chanté, mais devant moins
de monde ! Je suis bien consciente que je dois pratiquement tout à cette
émission.
Depuis la Star Academy, vous vous trouvez changée
?
Déjà le stage au «
château » m'a beaucoup appris sur moi-même. J'ai réalisé que je pouvais me
montrer moins impulsive, plus diplomate. Que j'étais capable de suivre des cours
avec intérêt. Et depuis, bien sûr, j'ai mûri, j'ai vécu beaucoup de choses. J'ai
gagné en force.
Vous avez suivi la cession numéro 2 de Star Academy ?
Quand j'avais le
temps, j'ai regardé et puis j'ai croisé les candidats sur les plateaux de télé.
J'aime bien Emma et aussi Jérémy, Georges-Alain. Nolwenn chante vraiment très
bien aussi. Mais contrairement à ce qui a été écrit je n'ai jamais voté pour
elle, je m'entends surtout très bien avec Emma. Je leur souhaite à tous autant
de bonheur que celui que je vis.
Que l'image de « lolita », ou de « staracademycienne », vous colle à la peau,
cela vous gêne-t-il ?
Peu importe le qualificatif. Simplement, ne me traitez
pas de produit. Si je n'avais pas participé moi-même à la Star Academy, je
penserais sans doute la même chose de ses participants. Mais il se trouve que
j'en ai fait partie et je ne l'admets pas ! Je ne veux pas non plus être
qualifiée de star. Un jour peut-être. Pour le moment, je ne suis ni l'un ni
l'autre !
Vous ne vous sentez pas arrivée
?
Je pense que j'ai encore tout à faire.
Tout à apprendre. Ce n'est pas parce que j'ai vendu un million d'albums que je
suis une artiste. Alors encore moins une star. Johnny Hallyday est une star, pas
moi. Je suis consciente que la surmédiatisation a aidé à la vente de mon album.
Bien que ce soit quand même « mon » disque aussi ! Tout reste à prouver. Et
j'espère bien qu'on m'offrira le temps de travailler encore davantage.
D'ailleurs, «Donne-moi le temps», l'un des titres de mon album, reflète bien ce
que je pense.
On parle d'un concert avec Johnny...
Je l'ai renconté aux NRJ awards. Il
m'a demandé de venir le voir dans sa loge. J'étais vraiment impressionnée et
flattée. J'ai grandit avec ses chansons car mon père a tout ses disques. Et puis
lui, c'est vraiment un grand personnage. Il m'a demandé de participer au Parc
des Princes et quelques autres dates de sa tournée.
Cela ne vous fait pas peur ?
Au contraire, je suis pressée d'y être. Bien
sûr j'ai les pétoches, mais plus j'ai peur plus c'est exaltant. Vous vous rendez
compte, le Parc des Princes avec Johnny Hallyday ? C'est bizarre tout ce bonheur
quand même...
Vous ne regrettez rien ?
Si, d'avoir arrêté le lycée trop tôt. J'aurais
au moins dû prendre des cours en parallèle. Je sens des faiblesses culturelles
dans les conversations. Mais je compte bien approfondir mes connaissances en
anglais et en espagnol. Cela peut toujours servir.
Propos recueillis par Élisabeth Perrin
Photos Philippe Warrin/SIPA pour
TV Magazine
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