Le Nuage des Filles
du 30/12/10 - Jenifer, l’interview exclusive pour
le Nuage des Filles
Jenifer à l’occasion
de la sortie de son quatrième album, Appelle-moi
Jen. A la terrasse du café, c’est une femme accomplie,
une artiste confirmée mais humble et une maman épanouie
que nous avons rencontrée. Du haut de son mètre
soixante et de ses 28 ans, la belle chanteuse a
accumulé une expérience à nous faire pâlir d’envie.
Théâtre, chanson, télé réalité, cinéma, elle a tout
essayé pour finalement mieux se consacrer à la musique,
sa passion première.
Son album, résolument
plus électronique que les précédents, est le fruit
de rencontres et d’un travail à plusieurs mains.
Elle nous raconte…
Le Nuage des Filles
: Ton nouvel album est plus électro que pop-rock
comme les précédents. D’où vient cette envie ? Comment
as-tu abouti à un tel résultat ?
Jenifer : Cet album
correspond à un âge et à une humeur. Là, j’avais
vraiment envie d’avoir un son différent et j’ai
alors d’abord pensé à la musique que j’avais envie
de faire. A chacune de mes fins de tournées, je
me ressource et c’est là que j’ai de nouvelles envies.
Je n’aimerais pas fonctionner machinalement et rester
dans un propre style. C’est pourquoi je me nourris
complètement des rencontres que je fais. J’adore
apprendre, j’ai une soif d’apprendre en permanence.
J’adore aussi l’échange
qui se passe dans un studio avec des artistes qui
viennent d’univers différents. Là j’avais pourtant
envie d’un album plus synthétique, j’avais envie
d’un peu d’électro mais pas trop, d’ambiance années
1980 mais pas trop non plus, un côté rock aussi
et j’avais envie que ça reste pop. Voilà, j’étais
très arrêtée sur cette idée là et je voulais rendre
l’album le plus homogène possible.
Le Nuage des Filles
: Comment s’est alors passé le travail autour de
cet album ?
Jenifer : Dodo
(son directeur musical ndlr) me parle d’un séminaire.
Au départ, je dis hors de question, c’est beaucoup
trop conventionnel, ça va donner un truc de compet.
C’est bon quoi, j’ai passé l’époque. (Rires). Et
puis après je me suis pas pris la tête et j’ai pensé
que c’était la meilleure façon pour les retrouver
et pour faire de la musique étant donné que j’avais
envie de jouer au chef d’orchestre et de mettre
mon grain de sel partout et de participer à la création
de tout l’album. Du coup, c’était esprit bon enfant,
chacun avait son petit coin studio dans sa chambre
et on a fait de la musique qu’ils piochaient au
fur et à mesure. On se retrouvait le soir, on faisait
écouter les sons, ils s’échangeaient les idées entre
eux et moi je vagabondais d’étage en étage, c’était
génial. Après deux semaines, je suis rentrée à Paris,
j’étais très heureuse parce que finalement je suis
allée au-delà de ce que je pouvais espérer, on est
ressorti avec une grosse vingtaine de chansons et
c’était magique.
Le Nuage des Filles
: Tu parlais d’homogénéité tout à l’heure. Comment
as-tu réussi à faire de cet album un tout cohérent
alors que beaucoup de personnes y ont participé
?
Jenifer : C’est
pour ça que j’ai choisi un réalisateur. Il y en
a un deuxième qui s’est greffé en fait, c’est Pierre
Guimard. D’abord c’était Pierrick Denin qui vient
d’un univers beaucoup plus électro (membre du groupe
Adam Kesher, collaborateur du groupe Phoenix). Ensuite,
il y a eu Pierre qui vient d’un autre univers encore,
plutôt pop-rock français (coproducteur du groupe
Lily Wood and the Pricks). J’étais curieuse de savoir
où ces gens-là allaient m’emmener.
Ce qui est drôle,
c’est qu’avec Pierrick Denin, ce sont des retrouvailles
puisqu’il a déjà participé à mon premier album en
tant qu’ingénieur du son. Alors quand Dodo m’a parlé
de lui, je me suis dit voyons-le, voyons ce qu’il
est capable de faire et puis testons avec Je danse.
Finalement, il a fait un travail qui m’a beaucoup
plu alors je lui ai dit Banco ! Après, c’est lui
qui m’a parlé de Pierre Guimard et alors on s’est
mis en immersion tous les trois pendant trois mois.
J’ai adoré travailler avec eux, je leur ai fait
confiance et je ne regrette pas parce qu’ils sont
allés au-delà de ce que je pouvais espérer. Ils
sont allés vraiment au bout de ce que je leur disais
et ils m’ont captée. Du coup, je retrouve toutes
les influences que je voulais avoir et en même temps
il y a un son particulier à cet album. Mais je ne
sais pas comment le définir, ce son là. Alors, est-ce
que c’est le mien ? Je ne sais pas, à voir ! Rires.
En toute humilité bien sûr. Rires.
Le Nuage des Filles
: C’est vrai que par rapport aux albums précédents,
on sent qu’il y a une patte, des sonorités différentes…
Jenifer : Oui,
et c’est encore plus pensé scène. Je m’épanouie
de plus en plus sur scène…
Le Nuage des Filles
: En parlant de ça, je voulais te demander si tu
avais déjà pensé à la façon dont ça allait se passer
sur scène.
Jenifer : Bien
sûr, j’y pense depuis le début en fait. C’est d’ailleurs
pour ça que j’ai fait ces choix musicaux, ces choix
de paroles aussi, parce que je pense tout le temps
à la scène. J’ai décidé d’avoir un metteur en scène
pour m’aider à conceptualiser un petit peu plus
le concert avec un vrai décor, en me servant d’accessoires,
de lumières, de costumes. Avec mon tourneur on était
assez d’accord pour démarrer par des théâtres, comme
j’y avais pris goût depuis ma précédente tournée.
Je lui ai présenté Cyril Houplain parce que j’adore
ce qu’il fait, il a mis en scène tout l’univers
de Matthieu Chédid, il a fait le Soldat Rose et
énormément de pubs. Ce mec, c’est un caméléon et
du coup, j’ai pensé qu’il pourrait me proposer mon
truc à moi, me désinhiber encore plus et créer encore
plus d’interactions avec le public. J’avais vraiment
envie que le public s’évade pendant deux heures,
et pas que sur de la musique.
Le Nuage des Filles
: Et justement, est-ce que ça ne va pas être trop
difficile de tourner dans des théâtres alors qu’on
imagine plus cet album dans des univers dansants
?
Jenifer : On essaie
de recréer un effet boîte, mais pas trop non plus.
Je ne voudrais pas tomber dans l’évidence. Le truc
c’est que quand on me parle de ma mise en scène
on me dit tout de suite boules à facettes. Je ne
veux vraiment pas partir dans cette évidence donc
j’essaie de recréer cette univers mais à ma manière.
Maintenant, c’est vrai qu’on a 36 000 idées à la
minute avec Cyril donc du coup il va falloir qu’on
se pose et qu’on fasse des choix.
Enfin, j’aime bien
la proximité qu’on a dans les théâtres et je pense
pas que ce soit un problème. Je pense qu’une fois
que le décor est posé, on le fera évoluer parce
que les salles ne sont jamais les mêmes.
Le Nuage des Filles
: Et alors, tu vas tourner où ? A l’étranger ?
Jenifer : Pour
l’instant, on va commencer début avril, normalement
on finit printemps 2012 et on a quelques festivals
et plein airs de prévus. A l’étranger, on est en
train de tout caler parce qu’on a avancé la sortie
de l’album et donc du coup mon tourneur est comme
un dingue puisque toutes les salles sont bookées.
On est en train de tout structurer donc. Mais je
vais aller en Belgique, en Suisse et je retournerai
probablement en Afrique comme j’avais tourné au
Gabon et c’était incroyablement magique.
Le Nuage des Filles
: Tu parlais tout à l’heure de choix de paroles.
Comment ça s’est passé ?
Jenifer : Avant
le séminaire, j’ai fait un choix de textes. J’ai
appris de l’album précédent que je préférais faire
de la musique sur des textes. Donc j’ai lu énormément
de choses, la production de la maison de disques
m’a filé un gros coup de main et on a reçu beaucoup
de textes. J’ai retenu Je danse, qui était déjà
fait par Siméo, Florent Lyonnet (du groupe Jamaica)
et Chat qui est une artiste que l’admire énormément
de loin : donc j’étais charmée de voir qu’elle était
derrière ça.
Le Nuage des Filles
: As-tu déjà eu envie d’écrire ?
Jenifer : Je compose
mais l’écriture, je pense que c’est un vrai métier
et puis surtout je n’arrive pas à écrire les choses
qui correspondent à la musique que j’ai envie de
faire. Le français, c’est assez ingrat dans les
syllabes et c’est très difficile de faire sonner
les syllabes avec certains styles musicaux. A la
limite, je ferais de la chanson française, je chanterais
avec une guitare, peut-être que j’écrirais mes textes.
Là, ça n’allait pas, j’ai craqué sur d’autres et
puis j’ai un énorme manque de confiance en moi probablement.
Je n’avais pas envie d’écrire mes textes pour avoir
mon nom sur l’album ou dire que j’écris mes chansons.
Le Nuage des Filles
: Et chanter en anglais ?
Jenifer : J’adore
chanter en anglais et j’adore l’anglais. Mais bon,
je suis française, on est en France donc je chante
en français.
Le Nuage des Filles
: Est-ce que tu as été influencée dans la conception
de cet album par des artistes en particulier ?
Jenifer : Pas un
artiste en particulier, non. Dans tous mes choix,
je n’ai jamais été inspirée par un seul artiste.
J’écoute beaucoup de choses et j’écoute vraiment
de tout. Je ne suis pas arrêtée sur quelqu’un et
tant mieux d’un certain côté parce que du coup je
suis pas influencée par l’artiste en question. Sinon,
je ferais du copier coller, c’est pas intéressant
et trop prétentieux parce que les artistes que j’écoute,
si tu veux, ne serait-ce que me comparer à eux ou
les citer, je manquerais d’humilité…
Le Nuage des Filles
: Alors dans ton Ipod, y’a un peu de tout ?
Jenifer : Oui,
de la soul, de l’électro, y’a même de la house.
Il y a des choses très populaires aussi, de la folk….
Le Nuage des Filles
: Tu écoutes quelque chose de particulier en ce
moment ?
Jenifer : En ce
moment j’écoute le dernier album de Jamiroquai.
Je suis fan de lui, de Phoenix aussi. Et puis de
temps en temps je ressors un Police, un U2, Radiohead…
James Brown aussi, Aretha Franklin et tout ce qui
est The Temptations… Toute la musique black américaine
j’adore en fait. En nouveautés, il y a Hindi Zahra
que j’aime beaucoup , SIA, des univers complètement
différents encore une fois.
Le Nuage des Filles
: J’imagine que tu es satisfaite du résultat de
l’album…
Jenifer : Oui,
je suis fière de cet album là.
Le Nuage des Filles
: Par contre, il est noté dans la bio que j’ai reçue
qu’il existe des imperfections. Attends, je retrouve
la phrase « tant mieux s’il reste de minuscules
imperfections, ce sont elles qui donne leur charme
à l’album ».
Jenifer : C’est
vrai, c’est surtout dans la prise des voix. J’aime
pas quand on te fait chanter qu’un couplet voire
une phrase. Faire du découpage des voix sur un titre,
j’aime pas ça. Donc on a fait des lignes de chant
et parfois la note est juste juste. Sur L’envers
du paradis, on le ressent beaucoup mais je n’ai
pas cherché à le combattre. J’étais déjà très émue
en chantant ce titre derrière le micro mais je ne
l’ai chanté que trois fois. On a gardé la deuxième
dans sa totalité et les mecs étaient d’accord derrière
moi en studio lorsque je leur ai demandé de ne pas
revenir dessus. Résultat, sur L’envers du paradis
on entend une note qui frotte, qui aurait pu me
déranger à une époque mais aujourd’hui non. Je trouve
que ça a du charme quand la voix n’est pas auto-tunée
ou auto-aseptisée. J’aime bien quand c’est un petit
peu brut, ce qui n’empêche pas à l’album d’être
très produit. Mais la voix, elle, n’est pas trahie.
Je préfère mettre des chœurs et ne pas retoucher.
Le Nuage des Filles
: Concernant tes expériences au cinéma ou au théâtre,
aimerais-tu les reproduire ? Tu y penses de temps
en temps ?
Jenifer : Ca m’a
énormément amusée. D’abord j’étais ultra-flippée
quand j’ai appris que j’allais être sur les planches
avec Les monologues du Vagin. J’ai mis un premier
pied à l’étrier et je me suis épanouie au fur et
à mesure grâce à des comédiennes extraordinaires
qui m’ont énormément aidée. Déjà j’étais très touchée
qu’on me propose ce projet car je connais bien Eve
Ensler, son parcours, son cursus. Elle défend des
causes que je défends aussi pour les femmes en Afrique
et les enfants. Bon, elle est très féministe et
même si je ne suis pas à ce point là girl power,
j’ai beaucoup d’admiration pour elle.
Le témoignage de
ces femmes est bouleversant et en même temps fait
rire aussi. On est statique sur une chaise et on
doit essayer de jouer des personnages différents
: c’est donc en fait un exercice très difficile.
Je ne l’ai pas pris à la légère du tout et tout
est allé crescendo. La tournée, puis Paris pendant
un mois, et j’y ai pris goût peu à peu. Je pense
donc que je remonterai sur les planches avec les
Monologues ou autre chose. Maintenant, je ne sais
pas si j’ai le talent pour être comédienne. J’ai
été encouragée et ça s’est bien passé mais je ne
sais vraiment pas si j’ai le talent. J’attends aussi
une proposition qui me fera assumer à 100% parce
que quoiqu’il en soit, vu que je viens de la chanson,
je vais m’en prendre plein la gueule. Je m’y attends,
je serai très critiquée donc du coup, je préfère
assumer ce que je fais à 100% pour ne pas regretter.
Le Nuage des Filles
: A propos de tes divers engagements (Les Restos
du Cœur, la lutte contre le SIDA ou la protection
de l’enfance)….
Jenifer : Oui,
je suis investie dans quelques associations. Je
pense que c’est un devoir de tout le monde et surtout
quand on est connu en fait. Se servir de sa notoriété
pour aider les autres du mieux qu’on peut, c’est
pas grand chose et on sert juste de vitrine. Ceux
qui ont du mérite ce sont les bénévoles, ce sont
ces gens-là qui bossent comme des acharnés pour
aider l’autre, ça c’est magnifique. Moi, je me sers
juste des caméras pour essayer de donner un coup
de main, voilà. Je suis marraine en ce moment de
l’association Chantal Mauduit pour la construction
d’une école au Népal. Il y a le Sidaction aussi,
les Enfoirés… J’essaie de me rendre disponible dès
que je peux.
Le Nuage des Filles
: Est-ce que l’engagement est une chose que tu essaies
d’inculquer à ton enfant ?
Jenifer : Oui,
j’ai énormément de communication avec lui et j’essaie
de lui apprendre les valeurs, les valeurs de l’humain
et de l’argent, les valeurs que m’ont apprises mes
parents et que j’ai dans la famille. Elles sont
donc normales chez moi et j’aimerais que ce soit
normal pour lui aussi. J’essaie du mieux que je
puisse pour lui apprendre tout ça.
LeSoir.be du 29/12/10
- Appelez-la Jen !
L’ex-transfuge de la
Starac sort son troisième album, plutôt réussi d’ailleurs.
Qui a dit que là où il y a de la Jen, il n’y a pas
de plaisir ?
La jolie Jenifer revient avec un quatrième album intitulé
“Appelez-moi Jen”. Un opus décomplexé et plutôt réussi, à des années
lumières de son époque Starac. Pas de doute, la demoiselle est là pour
rester. D’ailleurs, à l’avenir, si on l’appelait Jen ? Ça sonne
tellement mieux.
Il semble que vous vous soyez plus impliquée que jamais dans l’élaboration de ce nouvel album. Il
était temps que j’arrête de me faire materner et que je me mêle
davantage de ce qui me regarde. C’est vrai que c’est un album plus
affirmé. En tout cas, moi, je m’assume beaucoup mieux que par le passé.
Même si je doute encore, j’ai enfin un peu plus confiance en moi. Je
savais exactement ce que je voulais, de A à Z, et j’ai veillé à
l’obtenir. C'était un sacré risque à prendre. Vous n’avez pas eu peur ? Lorsque je suis sortie de la Starac, je voulais juste chanter. C’est
lorsque j’ai fait mes premières scènes que j’ai vraiment pris goût à
tout ça. J’aurais pu penser plus à l’argent, oublier ma passion et me
concentrer sur le “bizness”. Mais j’ai choisi d’être sincère, de ne pas
être là où l’on m’attendait. C’était un énorme risque. J’ai aussi choisi
d’avoir un bébé alors que ma carrière débutait à peine. Il faut dire
que je voulais un enfant depuis que j’étais toute petite. Être maman, ça
a toujours été mon rêve.
Sur l’une des chansons de l’album, vous vous décrivez comme une “daltonienne de l’amour”. C’est un aveu ?
J’aime me retrouver dans les textes que l’on écrit pour moi, mais sans
que ce soit trop personnel non plus. J’aime jouer des personnages, qu’il
y ait un vrai travail d’interprétation. Il n’y a pas un texte de
l’album qui soit totalement autobiographique. Je suis comme beaucoup de
jeunes femmes de mon âge, il m’arrive de chercher ma vérité dans le
regard de l’autre.
Quand même, on a l’impression que vous vous méfiez beaucoup de l’amour.
C’est sûr que rien n’est évident. Mais j’ai besoin de passion, et tant
pis pour les conséquences ! Aujourd’hui, je suis très heureuse. Tout se
passe vraiment bien et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de rester
méfiante. L’amour, ça peut être la pire comme la meilleure des choses.
Surtout si, comme vous, on est quelqu’un de très indépendant.
C’est vrai, j’ai besoin d’une certaine indépendance et, en même temps,
j’aime me sentir protégée et aimée. Tous les jours, j’ai besoin qu’on
veille sur moi, qu’on me réconforte mais sans trop me coller non plus.
En fait, je suis très capricieuse.
Plusieurs des chansons parlent du regard des autres et du poids qu’il exerce sur vous. Ça vous tracasse ?
Ce n’est pas tant le regard qu’on pose sur moi, que le fait d’être
jugée en permanence. C’est incroyable comme certaines personnes se
croient autorisées à s’approprier votre vie, à tisser leur propre
vérité. Cela a pu être très gênant mais, aujourd’hui, je préfère m’en
amuser. J’ai enfin pris du recul ou, en tout cas, j’essaye de ne plus me
prendre autant la tête.
Où avez-vous trouvé la force de dépasser tout ça ? Bien
sûr que ça n’a pas toujours été facile. J’aurais pu péter les plombs,
si je ne m’étais pas protégée. Mais, grâce à ma famille, aux valeurs
qu’on m’a inculquées quand j’étais enfant, je n’ai jamais perdu le Nord.
Aujourd’hui, elles font partie de mes gènes. Et puis, il y a mon fils.
Aussi et surtout. C’est mon garde-fou.
FRANCESCA CASERI
Le
Corse Matin du 27/12/10 - Appelez-la Jen
Jenifer
chante, danse "jusqu'à rire"
Son
dernier album, Appelle-moi Jen, vient de sortir.
Déjà le quatrième. La chanteuse fait un retour en
force avec le single Je danse qui passe en boucle
à la radio.
Jenifer
s'est entourée de nouvelles plumes. Le résultat
est à la hauteur de ses espoirs : textes chocs,
percutants, pétillants. Le tout, accompagné de mélodies
pop et entraînantes. Oui, Jenifer a grandi, évolué,
au fil des textes. Au gré de belles collaborations
artistiques. Jenifer est heureuse, épanouie, bien
dans sa tête, assurément. Juste à l'image de son
nouvel opus aux sonorités laissant dans leur sillage
rythmé, une bonne humeur contagieuse...
Rencontre
avec Jen, ou Jenifer, qui a pris le temps de répondre
à nos questions. Sans détour. Sans se départir de
son sourire.
Ce
nouvel album, Appelle-moi Jen, correspond-il, plus
que les précédents, à votre personnalité ?
En
fait, chacun de mes albums est en phase avec l'âge
que j'avais... Sans être purement autobiographique,
ils sont plutôt fidèles à ma personnalité. Pourtant,
je suis la même, mais je grandis (façon de parler,
je ne suis pas très grande...), que ça plaise ou
pas. Je
reste une interprète, mais j'ai surtout souhaité
d'avantage jouer au chef d'orchestre pour la création
de celui-ci. Je suis fière d'avoir pu faire confiance
aux personnes qui m'ont portée sur ce disque. Ils
ont su aller au bout de mes envies et au-delà de
l'idée que j'avais dessinée. Je
voulais explorer de nouvelles sonorités, que les
gens aient envie de se déhancher sur certains titres,
taper du pied ou hocher de la tête... J'ai
beaucoup pensé à la scène aussi. Aborder un son
différent me plaisait pour provoquer de nouvelles
rencontres professionnelles... On grandit de l'échange
et des rencontres que l'on peut faire. L'échange
entre musiciens, en studio ou sur scène, m'a nourri
et me nourrit encore. J'apprends beaucoup.
Jenifer
a grandi et semble, paradoxalement, devenue moins
sage. Jen est-elle plus fun, moins policée ?
Je
doute que ceux qui me connaissent, ou qui m'entourent
m'aient un jour trouvé fade ou sinistre... À
eux de vous le dire. Mais il est vrai que je suis
mieux dans mes baskets aujourd'hui qu'à la fin de
mon adolescence. Je crois avoir toujours eu un caractère
bien trempé, avec peut-être la sagesse ou la malice
de solder un éventuel conflit par des éclats de
rires plutôt que par un duel au sabre. Je revendique
l'humilité d'avoir porté et chanté des textes qui
parlaient de choses que j'ai vécues ou que j'aurai
pu vivre. A-t-on,
vraiment, à 20 ans la crédibilité, ou le vécu pour
parler de choses qui vous dépassent ? J'ai 28 ans
et pourtant déjà la sensation étrange d'avoir vécu
plusieurs vies très distinctes. J'en sors grandie.
«
J'enfile une veste et un verre de vodka. Tant pis
si j'empeste la trouille et le tabac ». Les paroles
du premier single Je danse vous ressemblent-elles,
certains soirs ?
Je
n'aime pas la vodka (rires). Tout
est dit. Mais j'avoue que je suis déjà passée par
cet état de mal-être où la fuite paraît être la
seule issue. Mais, il y a longtemps. Et contrairement
au personnage de la chanson, il n'y avait pas de
rapport avec un chagrin d'amour. Je suis plus forte
que ça. À ce niveau-là... Les
sorties nocturnes occasionnelles et entre amis,
ça fait un bien fou, c'est un exutoire. Mais se
saouler à s'en rendre malade... Pas pour moi (rires).
J'ai aimé cette chanson à la première écoute. J'ai
voulu jouer avec et je l'aime toujours autant. Pourtant
le texte n'a rien de drôle en fait. Heureusement
la musique prend le dessus.
«
Saoule sur la piste », « Je danse jusqu'à rire ».
Est-ce la nouvelle Jenifer, plus rebelle, ou l'icône
de la génération binge drinking (l'hyper alcoolisation)
qui s'exprime ? Quelle
horreur, mais non ! C'est l'histoire d'une fuite.
L'histoire d'une fille qui n'arrive pas encore à
dépasser son chagrin d'amour, la peur de ne jamais
aller au delà... Et
s'étourdit dans la transe d'une danse nocturne et
la liesse collective.
Cette
peur, ne l'a t-on pas, tous, vécue, un soir au moins
?
La
notion d'ivresse tient tout autant, d'ailleurs,
à la danse et aux lumières qui tournoient au-dessus
d'elle, qu'au verre de vodka bien tassé qu'elle
a ingurgité.
Vous
arrive-t-il de penser que « la nuit est moins pire
», comme dans vos chansons ?
Parfois
oui, la nuit est un cocon bien confortable. Mais
parfois elle peut être source de solitude et de
mal-être. Quelle triste question pour ces fêtes
de fin d'année ! (rires). En tout cas, je ne le
souhaite à personne. Pour moi, tout va bien, merci
!
Comment
définiriez-vous Jen, en quelques mots ?
Difficile
de se définir soi-même... Jen, c'est moi dans la
vraie vie. C'est comme cela que tous mes potes ou
ceux que j'aime m'appellent...
L'idée
n'est pas de moi et je l'ai trouvée sympa car, sans
pour autant être autobiographique, il y a de moi
ou de ce que j'aurai pu être dans chacune de ces
chansons. Jen
est sans doute moins sur la défensive que ne pouvait
l'être Jenifer.
Votre
précédent album, Lunatique, avait pour invités de
marque M et Guillaume Canet. Difficile de faire
mieux...
Si
le name dropping est une quête, c'est vrai qu'il
est difficile de faire mieux. Mais j'en suis presque
à regretter de les avoir crédités sur l'album, là
où leur clin d'oeil était spontané et sincère, l'un
comme l'autre. Simplement parce qu'ils avaient adoré
le titre sur lequel ils ont posé quelques notes
de guitare... Personnellement,
et sans doute est-ce de la vanité, mais je fuis
le name dropping. J'aime à croire que le talent
n'a ni âge ni notoriété avérée...
Avez-vous
vraiment choisi les textes de cet album avant même
de savoir quels en étaient les auteurs ?
C'était
un souhait très réfléchi. Je ne voulais pas me laisser
influencer par le nom d'un auteur « parce que ça
fera chic ». Je reste très cohérente avec ma fuite
du name dropping... (rires.) J'ai
lu énormément de textes et choisi ceux qui me parlaient.
Drôle
de coïncidence qu'en définitive, l'essentiel des
textes retenus ait été écrit par deux auteurs et
pas des moindres : Jérôme Attal (dont j'avais adoré
le premier roman) et Pierre Dominique Burgaud, dont
j'avais adoré le travail pour le Soldat Rose ou
le magnifique La Vie Saint-Laurent d'Alain Chamfort. Je
ne les ai rencontrés qu'après avoir commencé le
travail sur les chansons composées sur leurs textes.
Leur réaction positive n'en a été que plus rassurante.
Envisagez-vous
d'écrire vos textes, ou de composer, prochainement
?
J'écris
beaucoup, pour moi... Et pour moi seule. Je n'imagine
pas mes textes en chanson, sans doute par pudeur...
Et
surtout parce que je trouve que le talent des auteurs
est écrasant face à mes modestes phrases. J'avais
co-composé quatre chansons de mon précédent album.
Je n'ai pas cherché à placer mes compos à tout prix.
J'ai
pris énormément de plaisir à travailler avec les
compositeurs. Ce rôle de chef d'orchestre face à
tous ces mecs qui travaillaient pour moi était épanouissant. Je
ne fais pas partie de ceux qui aiment s'isoler pour
faire de la musique. J'aime trop cet échange artistique.
Le travail à deux ou à plusieurs est beaucoup plus
enrichissant.
À
quand la tournée ?
Elle
commencera en avril prochain et durera près d'un
an. Je n'ai pas encore de dates sur l'île à vous
annoncer, mais on viendra en Corse pour quelques
concerts ou festivals, C'est clair !
À
l'instar de Nolwen (ex-Star académicienne elle aussi),
qui s'est mise au chant breton, seriez-vous tentée
par des textes en corse ou en nissart, langues régionales
de vos origines ?
En
nissart, non. Je ne le comprends pas et ne le parle
pas non plus. En revanche, je comprends le corse. J'aime
toujours autant écouter ou chanter sur mes vieux
albums des Muvrini, Chjami, Canta u Populu Corsu,
Petru Guelfucci, etc. Sur
scène, avec plaisir, mais pour un album entier,
je manque encore un peu de bouteille pour rivaliser
avec ces noms qui portent et honorent la langue
corse. Un jour, sans doute... Je le souhaite de
tout mon coeur.
D'ailleurs,
quelle place occupe la Corse dans votre vie d'aujourd'hui
?
Je
suis née à Nice et ma vie a toujours été partagée
entre la Corse et le Continent. Dans ma tête, je
travaille à Paris et je vis en Corse. Ici,
j'ai la plupart de ma famille, l'essentiel de mes
amis. L'éducation que j'ai reçue, ces valeurs que
je ne perdrai jamais, toutes viennent de ces terres.
Mon coeur a toujours été là, et le restera.
Appelle-moi
Jen, dans les bacs depuis le 29 novembre.
LaLibre.be
du 27/12/10 - Jenifer, daltonienne de l’amour
Du
haut de ses 28 ans, la Niçoise, Lily Allen à la
française, est une valeur sûre de l’Hexagone. Elle
veut qu’on l’appelle Jen et s’aventure en eaux electro-pop
dans son quatrième album.
Rencontre
C’est
l'effervescence dans les couloirs sous-terrains
de Forest National, en ce glacial vendredi 10 décembre.
Mais la chaleur s'installe progressivement entre
les murs. Dès le soir venu, chanteurs, humoristes
et autres personnalités investiront la scène du
bunker pour la bonne cause et l'association Make
A Wish , qui, chaque année à la même période, s'attèle
à la réalisation des vœux d'enfants malades. Mais
nous n'en sommes encore qu'au stade des répétitions.
Sous les projecteurs, Maurane et Adamo peaufinent
les arrangements de leur duo devant un parterre
de techniciens bruyants. Puis, quelques mètres plus
loin, nous sommes happés sous les gradins et suivons
la rumeur qui serpente et résonne. A l'envers du
décor, c'est un joli ballet faussement désordonné
qui se déroule, avec son lot d'artistes, d'attachés
de presse, de photographes, de journalistes ou de
têtes blondes en pleine répétition de leur chorégraphie...
Tout au bout du dédale, après maints contrôles de
sécurité, autant de sourires et de poignées de mains,
la porte de sa loge s'ouvre enfin. Et l'on découvre
la chanteuse Jenifer, qui fêtait ses vingt-huit
printemps il y a trois semaines à peine, en flagrant
délit de grillage prohibé. Belle et surprise mais
pas gênée de s'être faite prendre la main dans le
sac - ou plutôt dans le paquet.
Une
cigarette en "stoemeling", démarche toute
bruxelloise, pour une brunette du Sud qui semble
aussi à l'aise qu'à la maison, à ce détail près
qu’"ici, ça manque cruellement de cendrier".
Pas étonnant d'ailleurs de croiser la chanteuse
dans ce genre d'événement. Que ce soit pour l'association
Chantal Mauduit Namasté dont elle est marraine (qui
tente d'améliorer les conditions de vie et de scolarité
des enfants de Katmandou, NdlR.), pour l'association
Rêves, ELA ou le collectif If, sur scène avec les
Enfants de la Terre de Yannick Noah ou aux côtés
des Enfoirés de Coluche, Jenifer Bartoli ne rechigne
jamais lorsqu'il s'agit de mettre sa notoriété au
service d'associations caritatives. Surtout pour
les enfants. "Ça paraît évident... Ce n'est
qu'un peu de mon temps à leur consacrer. Si ça peut
apporter un peu de bonheur dans leur vie pas toujours
facile, comment pourrais-je leur refuser? D'autant
que les enfants me donnent tellement d'amour. C'est
moi la chanceuse dans l'histoire..." Et plus
encore depuis qu'elle est maman. "Mon fils,
c'est mon moteur. Ma priorité, mon équilibre. Entre
nous, c'est fusionnel, mais sain (je crois)... Je
lui demande toujours son avis. Il aime mon album,
surtout la musique. Mais, en général, il est plus
rock. Ça va de Deep Purple à Arctic Monkeys..."
Quoi de plus normal finalement pour le fils d'une
Lily Allen à la française, qu'on a toujours sentie
plus rock elle aussi, en dépit de son statut de
star-académicienne honoraire et d'un répertoire
plus proche de la variété. "C'est la musique
que j'écoute beaucoup. Après, on s'adapte au potentiel
qu'on a. Mais on me l'a déjà dit. Peut-être parce
que je suis une fille qui ne mâche pas ses mots,
qui est très sincère dans ses démarches... Peut-être
parce que le public m'a connue très changeante...
A la Star Ac', j'étais en colo, j'ai pris ça à la
rigolade, et je me suis blindée pour me protéger.
Certains ont encore en tête cette image. Mais de
moins en moins. J'ai l'impression d'avoir vécu deux
vies depuis cette époque..." Presque.
On
découvre sur son quatrième album une Jenifer plus
femme, sûre d'elle et plus déterminée, qui foncera
quitte à trébucher sur des mots de Pierre-Dominique
Burgaud, Jerôme Attal, David Verlant ou de Rose,
autre brunette épicée. Musicalement aussi, d'ailleurs,
avec des claviers et une pop qui se teinte pour
la première fois de vives couleurs électroniques
- voire de clins d'œil aux années quatre-vingt -
sous l'impulsion de Pierrick Devin et Pierre Guimard,
respectivement artisans des succès de Cassius et
de Lilly Wood&The Prick. Un univers plus synthétique
qui ferait presque songer à Sébastien Tellier, un
phrasé rétro qui évoquerait à s'y tromper celui
de notre Lio. "Le son est plus affirmé. Dans
ce que je raconte, je suis plus affirmée aussi.
Je ne voulais pas parler d'amour et, bien évidemment,
j'ai craqué pour des textes qui parlaient d'amour.
Au final, je me suis dit qu'il y aurait forcément
des gens qui pourraient s'y retrouver. Ce sont des
chansons qui m'ont touchée. Et pas seulement parce
qu'elles sont personnelles. Aucune d'elles n'est
totalement autobiographique, disons plutôt qu'il
y a des traits de ma personnalité à droite à gauche..."
Si Jen dégaine, au fil de ce dernier disque, plus
d'un refrain souriant, on décèle parfois un brin
d’amertume côté cœur, en filigrane. "Il y a
un côté noir. Mais le mot est trop fort. Plutôt
mélancolique alors. Le tout sur une toile de fond
rythmée. Ça fait partie de ma personnalité. Plutôt
heureuse mais avec ses moments de doute. C'est pour
ça que je me retrouve bien dans ce que je chante
aujourd’hui. Ces mélanges de sonorités correspondent
parfaitement à mon humeur du moment. Pas d'amertume,
non. C'est plus taquin. Espiègle. Tout va bien,
je suis très amoureuse en ce moment. C’est juste
un jeu..."
La
chanteuse y endosse, le temps d'un titre ("Le
Dos Tourné", NdlR.), le joli et triste rôle
de "daltonienne de l'amour", bafouée mais
pas dupe. "J'adore cette expression, l'image
me correspond parfaitement. Toujours dans l'imaginaire
et à la fois très terre à terre". Avant d'enfiler
une veste et un verre de vodka, au risque d'empester
la trouille et le tabac... Comme elle le danse à
tue-tête sur les ondes hertziennes, pour le plus
grand plaisir des filles de 7 à 77 ans. Car, au-delà
du capital sympathie dont elle jouit, Jenifer semble
avoir cette faculté déconcertante de parler à la
gent féminine sans distinction de générations. Ou
en tous cas de moins en moins. Un constat qui lui
va. "Ma musique n'a aucune cible. Moi c'est
plutôt "Qui m'aime me suive". Ceux-là
sont présents depuis le départ, ceux-ci sont montés
en cours de route, d'autres encore sauteront sans
doute en marche... Tout me va. Même si j'aime à
penser que certains ont grandi et évoluent encore
avec moi."
Elle
est bien loin celle qui attendait l'amour, il y
a presque dix ans. Mais toute proche en même temps.
Une petite brune aux yeux noisettes brillants, qui
fredonne naïvement quelques chansons d'amour. Une
grande ado à la chevelure ébouriffée, qui fume sa
clope en cachette dans les coulisses. Une jeune
femme de caractère, qui sait ce qu'elle veut et
plie mais ne rompt pas. Une maman. Une artiste.
Une daltonienne de l'amour.
par Nicolas
Capart
L'Union du 12/12/10 -
Appelez-la Jen !
L'Union du 09/12/10
- Jennifer à Champagne FM
En promotion pour
son 5e album « Appelez-moi Jen » dans les bacs depuis
le 29 novembre, Jenifer a bravé la neige pour répondre
en direct aux questions d'Emmanuel Poli et rencontrer
cinquante auditeurs privilégiés. La jeune femme
s'est expliquée sur ce nouvel opus, un tournant
musical dans sa carrière, avec cette fois des sons
électro, et des textes avec mélange des genres à
la fois gai et mélancolique, avec pour fil conducteur
ses sentiments et une implication totale jusque
dans le choix des couleurs de la pochette. Excitée
à l'idée de partir en tournée, Jenifer a promis
de faire son possible pour qu'une date soit réservée
dans la région. L'album a été entièrement réalisé
pour la scène, il ne se jouera pas dans des zéniths
mais plutôt dans des théâtres car pour elle ces
lieux ont une âme : « Je veux enfermer mon public
dans ma bulle et danser avec lui en me nourrissant
de ses bonnes ondes ». Après huit ans d'expérience
dans la variété, Jenifer a voulu toucher un public
plus large. Avec son talent d'interprète, Jen se
joue des textes avec espièglerie. Dans cet opus,
elle intègre ses émotions, miroir qui reflète une
image où chacun peut se reconnaître. En mot de la
fin pour ce carrefour de star, Jen a offert aux
auditeurs une chanson a cappella « Je danse » avant
de se prêter à une longue séance de dédicaces et
de photos. Jenifer est repartie rapidement pour
assister à une émission à Paris, les bras chargés
de cadeau comme si le père Noël était passé avant
l'heure. Tiphany et Alexandra, deux fans depuis
ses débuts, trouvent que ce nouveau style lui correspond
à merveille : « On l'adore et on grandit avec elle
».
RFI Musique du 08/12/10
- Jenifer, libre comme l’air
Jenifer joue la
provoc' et s’affranchit de son image avec Appelle-moi
Jen, son quatrième album studio. Elle y incarne
une noceuse noctambule et désabusée, qui nous embarque
sur des dancefloors électro-pop et nous invite à
nous méfier des apparences, entre insolence et fantaisie.
RFI musique : Alors
que votre disque précédent, Lunatique, révélait
des accents presque ska, Appelle-moi Jen est résolument
tourné vers les dancefloors tendance années 80.
Pourquoi ce virage ?
Jenifer : J’avais
envie de nouvelles sonorités pour cet album. Il
reste très pop, les synthés et les influences 80’s
créent le changement que je recherchais sans qu’il
soit trop radical. J’avais également besoin de retrouver
un son un peu rock, en mélangeant des guitares,
ou parfois plus aérien sur certains morceaux, comme
Le Risque, qui est une chanson plus éthérée et planante.
L’envers du paradis
rappelle Etienne Daho, et Les Autocollants, Luna
Parker. Quels artistes ou ambiances de cette époque
vous ont inspirée ?
La musique des
années 80 ne me touchait pas auparavant, car je
n’étais pas sensible aux grosses machineries et
à tout ce qui était synthétique. J’y suis venue
plus tard en me rendant compte que c’était celle
qui me faisait le plus danser. J’en avais aussi
envie pour la scène, pour que le public puisse s’évader
un moment en dansant. J’ai fait les bonnes rencontres
pour aller au bout de cette idée-là, sans penser
à un artiste en particulier. En revanche, Pierrick
Denin et Pierre Guimard, qui ont réalisé l’album,
ont eu l’idée d’un clin d’œil à Stevie Wonder, dont
je suis fan, et ont ainsi fait appel au groove de
Jean-Max Méry au clavier pour le morceau Le Dos
tourné.
Avez-vous de nouveau
participé à la composition des morceaux ?
Je me suis encore
plus investie pour cet album-là. Je savais où j’avais
envie d’aller, et suis partie en séminaire musical
avec les compositeurs que j’avais choisi. J’ai joué
un peu le "chef d’orchestre" au niveau
de la réalisation, et ai surtout participé aux arrangements.
Lorsque j’ai écouté pour la première fois le titre
Je danse, par exemple (signé par Chat, Siméo et
Florent Lyonnet du groupe Jamaica), il était réalisé
d’une manière totalement différente. On l’a donc
tordu pour l’emmener où on voulait.
Comment avez-vous
choisi les chansons de l’album ?
On m’a envoyé énormément
de chansons et j’ai essayé de faire le tri au coup
de cœur. J’ai craqué sur certaines plumes, qui m’ont
inspiré une interprétation différente et dont je
sentais que les syllabes allaient bien sonner. Je
ne voulais pas de textes trop intellos car ça ne
me correspondait pas et ça aurait mal collé au niveau
de la musique. Je voulais que les gens puissent
les comprendre dès la première écoute, sans que
ce soit ultra léger non plus.
Vous parlez d’amour,
de trahison, de mensonges, mais aussi de séduction
et d’indépendance, avec des titres comme Pole Dance
et Pas que ça à faire, qui se suivent sur l’album.
S'agit-il d’une revendication féministe ?
Je ne voulais pas
forcément parler d’amour au départ, et finalement
je ne fais que ça ! C’est difficile de ne pas en
parler car c’est un thème assez fédérateur, mais
je le fais d’une autre manière. Il y a un côté joueur
qui me correspond davantage. Je suis plus taquine
à l’égard des garçons dans ce disque-là que dans
les précédents, et, si je me retrouve dans certains
textes, le poing levé "girl power" n’est
pas mon truc pour autant.
N’avez-vous pas
peur de dérouter le public en prenant une telle
direction musicale ?
Cet album est encore
différent et les personnes qui me suivent peuvent
ne pas adhérer à la musique que je leur propose.
J’aime m’amuser en studio, explorer d’autres univers
et me nourrir de ça. Alors je ne regrette pas de
prendre ce risque car je suis allée au bout de mes
convictions. Je fonctionne au jour le jour artistiquement,
et j’ai soif d’apprendre en permanence. Chacun de
mes albums correspond aussi à un âge, avec ses "envies
du jour".
Vous avez fait
vos premiers pas sur les planches il y a un an (dans
Les Monologues du Vagin d’Eve Ensler ndlr), et confiez
aujourd’hui la scénographie de votre tournée à Cyril
Houplain, qui est le créateur de l’univers visuel
de Matthieu Chédid. Est-ce pour créer sur scène
un nouveau personnage ?
Je veux proposer
quelque chose d’original au public qui se déplace
pour nous voir, et les faire participer, sans me
contenter d’un décor posé. D’où l’envie de me confier
à un metteur en scène pour qu’il me fasse jouer.
Ce concept me permet de me surprendre aussi et de
me prêter encore plus au travail d’interprète. On
sera nombreux sur cette tournée et il y aura un
véritable jeu de scène avec les musiciens. Une de
mes amies, Sandra Derlon, qui est multi-instrumentiste,
jouera notamment la comédie. Les anciens morceaux
seront également revisités afin de les faire redécouvrir.
Votre tournée précédente
s’est achevée par une série de concerts à Libreville,
au Gabon. Vous reprenez la route avec cet album
d’avril 2011 à juin 2012, allez-vous renouveler
l’expérience ?
Je l’espère. J’aime
l’Afrique et si je peux aller jouer sur des scènes
différentes et atypiques j’y vais sans réfléchir.
Quand on m’a proposé de jouer au Gabon, j’ai foncé
car c’est un pays que je connaissais déjà, j’y étais
allée à plusieurs reprises. Mon père a travaillé
là-bas dans mon enfance, et, si je n’y ai vécu que
trois mois, je suis tombée amoureuse de ce pays,
des gens, des rencontres que j’y ai faites, et j’y
retourne souvent en vacances. On est en train de
structurer la tournée, la première vague de concerts
est annoncée et rien n’est encore fixé à l’étranger.
Mais l’envie reste présente et l’échange avec le
public y est très intense et complètement différent
encore !
Jenifer Appelle-moi
Jen (Mercury) 2010
En tournée à partir
d’avril 2011.
En concert les
19 et 20 mai 2011 au Trianon à Paris.
Marie-Catherine
Mardi
Nord Eclair du 02/12/10
- Jenifer, dansante et à la relance
Le titre de l'album «
Appelle-moi Jen » ne sonne-t-il pas trop adolescent
?
>> Je ne me suis
pas trop pris la tête pour mon titre d'album. C'est
venu sans crier gare en plein enregistrement. C'est
aussi quelque chose que je dis assez souvent. Ce
n'est pas un album de la maturité. Il y a un côté
nostalgique, décomplexé, spontané, frais.
L'humeur était-elle dansante
?
>> J'avais vraiment
envie de nouvelles sonorités, d'explorer d'autres
horizons tout en restant très pop. J'étais très
curieuse de travailler avec des gens qui venaient
d'univers différents du mien.
Ceux de l'électro et
des années 80 ?
>> Absolument.
Il y a aussi un côté funky - je pense au Dos tourné
- ça groove parfois. C'est un mélange de sonorités
qui me correspondent aujourd'hui et que j'avais
envie de défendre.
Avez-vous une affinité
particulière avec le son des années 80 ?
>> Pas spécialement.
On connaît tous les morceaux de cette époque. Ce
serait mentir de dire que j'ai grandi avec eux puisque
je suis née en 1982. J'étais plutôt années 60, 70
alors que l'univers 80 ne faisait pas forcément
partie de ma discothèque. J'y suis arrivée il n'y
a pas si longtemps. Je suis rendu compte que quand
je sortais, c'était les chansons sur lesquelles
je me levais et qui me faisaient vachement bouger
du pied et de la tête. Je n'ai jamais eu autant
de claviers sur un album.
Un besoin de se renouveler
?
>> Cela paraissait
un peu fou à la base pour moi mais j'aime me lancer
des défis différents à chaque fois.
Un déclic particulier
ici ?
>> Je me suis ressourcée
puis j'ai fait du théâtre (Les monologues du vagin,
ndlr). Une jolie parenthèse et une expérience extraordinaire.
Cela m'a beaucoup apporté sur le plan artistique
et psychologique.
Vous disiez pourtant
que vous n'étiez pas à l'aise pour vous exprimer
en public...
>> J'attendais
vraiment de voir ce que cela allait donner. J'ai
longtemps hésité avant de me lancer, mais j'ai eu
les encouragements du metteur en scène. Les deux
comédiennes à mes côtés m'ont également apporté
leur confiance. Comme je ne parle pas de moi, c'est
moins difficile.
Quand je me livre personnellement,
je bafouille, je perds un peu pied.
Pourquoi de nouveaux
auteurs comme Pierre-Dominique Burgaud (Alain Chamfort,
Le Soldat Rose, Louis Chedid) et Jérôme Attal (Florent
Pagny) ?
>> J'ignorais totalement
que Pierre-Dominique Burgaud avait fait tant de
choses avant. Je connaissais Jérôme Attal, par contre,
pour ses livres. J'avais demandé à mon directeur
artistique de ne pas me donner le nom des auteurs.
Je ne voulais pas les connaître. Une soixantaine
de textes m'ont été envoyés, j'ai fait ma sélection
et je suis partie avec trente d'entre eux en séminaire
en Corse. Après, je suis rentrée en studio avec
Pierrick Devin et Pierre Guimard et on a travaillé
en immersion totale.
Le single « Je danse
» a-t-il été envoyé en aveugle pour les radios ?
>> Complètement.
On a fonctionné un peu à l'ancienne. Je savais néanmoins
ce que je voulais mais il n'y avait rien de prêt.
On était encore en plein atelier d'écriture.
Les textes abordent l'amour
sous différents angles. N'était-ce pas un thème
que vous ne vouliez pas évoquer initialement ?
>> C'est vrai que
j'avais dit à mon directeur artistique de me proposer
des textes qui ne tournent pas autour de l'amour.
Je ne voulais pas de ce thème qui est assez récurrent
dans ma tête. Et finalement, je ne parle que de
ça (rires). J'ai craqué sur ces textes-là parce
qu'il y avait une part où je me retrouvais parfois.
J'imaginais aussi bien la musique dessus. De toute
façon, je ne voulais pas trop intellectualiser mes
textes.
Êtes-vous du genre à
vous évader sur le dance-floor, comme la fille de
« Je danse », après une rupture ?
>> J'aurais pu
et je pourrais mais je pense que ça va parler à
d'autres gens aussi. Ce ne sont pas des textes autobiographiques.
Après, ce personnage m'a amusée.
Vous ne les ménagez pas
les hommes sur ce disque...
>> Je les taquine.
Cela n'a rien de bien méchant. Je suis un peu joueuse
et ironique, je ne suis pas du genre à démolir les
mecs.
N'était-il pas question
de chansons de Christophe Maé pour cet album ?
>> Il y a beaucoup
de conneries qui ont été racontées. Comme je ne
donne rien, on se permet d'inventer des choses.
Comment avez-vous vécu
ces trois dernières années un peu troubles ?
>> Le « foutez-moi
la paix », je l'ai pensé très fort pour certaines
personnes.
La presse people ?
>> (Agacée). J'en
ai ras le cul d'en parler à chacune de mes interviews.
Je n'ai vraiment pas envie de lui donner de l'intérêt.
C'est quelque chose que je ne pardonne pas mais
j'essaie de faire abstraction et de ne pas m'éterniser
sur le sujet. On s'en fiche de ma vie !
Étiez-vous honnêtement
satisfaite des concerts de votre tournée précédente
?
>> Je suis contente
de toutes les tournées que j'ai pu faire.
Même votre première date
au Zénith de Lille où vous avez curieusement attrapé
un fou rire sur l'émouvant « Donne-moi le temps
» ?
>> Ah bon ? (Fuyante).
C'est certainement parce qu'un technicien a dû me
dire une connerie dans l'oreillette.
Heureuse aujourd'hui
?
>> Je suis très
épanouie et puis, vous savez, je suis une fille
très équilibrée.
Loin de nous l'idée de
penser le contraire. Pourquoi dites-vous ça ?
>> Je préfère devancer
la question que peuvent se poser certaines personnes.
PROPOS RECUEILLIS PAR
PATRICE DEMAILLY
Dhnet.be du 30/11/10
- Appelez-la Jen, puisqu’elle vous le demande…
Jenifer sort son
4e album studio : nouvelles plumes, nouveau producteur,
nouvelle vie…
BRUXELLES Une silhouette
menue, au teint hâlé, fume rêveusement une cigarette
à l’entrée du building d’RTL. Engoncée dans une
veste de fourrure, une grosse écharpe autour du
cou, c’est à peine si l’on reconnaît Jenifer… Ce
n’est que quand elle vous tend une main un peu frigorifiée
et qu’elle se présente gentiment qu’on se dit que
c’est bien elle, cette jeune fille née à la télévision
voici dix ans et qui a, depuis, accompli un sacré
parcours dans la musique.
Vos fans risquent
d’être surpris à l’écoute d’Appelez-moi Jen…
“Oui, c’est vrai,
c’est encore différent de ce que j’ai fait jusqu’ici.
J’aime bien relever des défis et prendre des risques.
J’ai soif d’apprendre et de rencontrer des gens,
pour établir un maximum d’échanges. Et ça m’amène
ailleurs, sur cet album, parce que j’ai fait des
rencontres que j’ai un peu provoquées. Pour aller
au bout de mon idée, j’avais envie de trouver des
sonorités encore différentes, j’avais envie de chanter
différemment, les textes m’ont inspirée différemment.”
Vous avez travaillé
sur base des textes ou de la musique ?
“Nous nous sommes
basés, d’abord, sur les textes. J’avais fait cette
expérience avec Lunatique, mon troisième album qui
avait plutôt bien fonctionné. Tout est allé relativement
vite. Une fois que je me suis ressourcée, moi, faut
que ça avance, que ça aille vite. Je savais où j’avais
envie d’aller. J’ai pris rendez-vous avec mon directeur
musical chez Universal, je lui ai fait part de mes
envies, de la vision globale que j’avais de mon
album. J’ai écouté énormément de choses, j’ai sélectionné
des compositeurs et j’ai craqué sur certains. Des
gens qui venaient d’univers différents du mien…”
C’est vous, également,
qui avez choisi le réalisateur ?
“Oui. Je voulais,
après être partis dans tous les sens, que l’album
soit quand même le plus homogène possible. C’est
Pierrick Devin qui l’a réalisé, mais comme il travaille
avec quelqu’un d’autre, finalement, on était trois
et on a bossé de manière très complémentaire. C’étaient
un peu des retrouvailles, parce qu’il avait été
assistant ingénieur du son sur mon premier album.
Pierre Guimard non plus n’était pas du tout du même
univers que le mien : lui vient plutôt de la nouvelle
chanson française. Bref, tout ça ensemble, cela
a donné un album plutôt spontané. On était en séminaire
en juillet, je suis rentrée en studio mi-août et
le mix a été terminé mi-octobre. Entre-temps, on
avait déjà envoyé un titre en radio, Je danse.”
Vous dites que
vous aviez une idée assez claire de ce que vous
vouliez. Elle venait d’où cette idée-là ?
“De ce que j’écoute,
quand je sors, aussi. Il y a des influences musicales
qui me parlent, qui me font danser. Je voulais qu’il
y ait quand même une certaine continuité, je ne
voulais pas un truc trop barré ou tout à fait électro
parce que ça ne me correspondait pas. J’avais envie
que les gens soient surpris et de me surprendre
moi.”
Mais ce n’est pas
en réaction à quelque chose, pour casser une image
?
“Non, pas du tout.
C’était une envie actuelle. Je ferai quelque chose
d’autre ensuite, peut-être. J’avais aussi envie
de pouvoir proposer autre chose pour la scène.”
C’est une démarche
assez rare en France, mais pas chez les Anglo-Saxons
: Madonna s’est réinventée à chaque album…
“C’est vrai. Et
elle l’a plutôt bien fait. Mais c’est très risqué
en France. En particulier pour moi qui viens de
la Staracad’, etc. Mais, moi, c’est ce qui m’excite
: j’ai soif d’apprendre, en permanence. Fonctionner
mécaniquement, ce n’est pas mon truc.”
Les auteurs, vous
les avez choisis parce que vous les connaissiez
?
“Du tout. J’ai
écouté les titres sans savoir de qui ils étaient.
J’avais envie d’avoir des plumes nouvelles et j’ai
précisé que je ne voulais pas parler d’amour, encore.
Finalement, l’album ne parle que de ça. (rires)
J’ai craqué sur ces textes. Ils me parlaient, il
y avait un côté espiègle, joueur. J’ai sélectionné
une trentaine de textes. Le seul auteur que je connaissais,
c’était David Verlant, qui avait écrit la quasi-totalité
de Lunatique. Et puis, il y a eu Jérôme Attal, dont
j’adorais les bouquins… Ce n’est pas très intellectualisant,
les textes que je défends. J’aime qu’on comprenne
directement, que les textes soient fédérateurs.
Qu’on puisse se retrouver dans mes chansons.”
Ce son des années
80, en tant que consommatrice de musique, vous ne
l’avez quasi-pas connu. Vous étiez môme !
“J’étais plus 60-70,
malgré mon jeune âge : je suis née en 1982. Mais
mon père écoute encore beaucoup de musique de cette
époque, la Motown. Jusqu’ici, j’étais plus dans
les sonorités plus ethniques, plus groove. Mais
là, j’avais vraiment envie de quelque chose de plus
80, plus synthétique, mais pas trop non plus. C’est
un mélange de musique qui me correspond actuellement.”
On sent une manière
très libre ou libérée de chanter…
“J’ai toujours
été très libre, sur mes albums. Simplement, là,
j’ai été inspirée différemment. Parfois, je chante
même sur le fil, c’est à peine juste. L’envers du
paradis, par exemple. C’est la voix que j’ai toujours
eue mais je n’avais pas encore eu l’occasion de
montrer cette facette-là parce que les textes m’inspiraient
différemment.”
C’est sûr que quand
on chante Pole dance, on peut se lâcher autrement
!
“C’est clair. Ça
me fait chanter différemment… L’idée m’est venue
en studio, quand j’étais en création.”
C’est clairement
l’album d’une fille, selon vous ?
“Oui, mais je suis
sûre que ça va parler à certains mecs. Mais c’est
vrai qu’il y a un côté un peu féministe, ironique
avec les garçons. Même si je ne suis pas du tout
girl power. Tout ça reste très sympa.”
Il y a quelques
années, en tournée, vous disiez ne vouloir qu’une
chose : être heureuse avec votre musique…
“Et ça n’a pas
changé. J’aime la musique et – je vais encore parler
des rencontres – j’aime tenter des choses, être
en studio, monter sur scène avec des décors différents.
Là, je vais repartir sur la route avec un spectacle
encore différent. Pour la première fois, je vais
avoir un metteur en scène.”
Ah oui ?
“Oui. C’est Cyril
Houplin, qui a un peu contribué à créer le personnage
de M, il a fait le Soldat Rose. C’est un graphiste,
qui touche à tout. Il est venu en studio écouter
ma musique et il a été agréablement surpris et inspiré
par ma musique. Du coup, on va pouvoir proposer
quelque chose de différent au public, on va partir
dans des théâtres, faire bouger le décor. Il y aura
un échange, auquel je tiens, avec le public.”
Cela fait un petit
bout de temps, maintenant, que vous êtes sur la
route. Vous avez l’impression que le public grandit
avec vous ?
“Il y a des gens
qui ont lâché, d’autres qui sont toujours là, qui
ont grandi avec moi et ça, c’est magnifique. Et
puis, il y en a qui adhèrent à ma musique maintenant.
Je reçois des témoignages, des lettres qui me font
dire ça… C’est un vrai mélange et j’adore ça. Ah
oui, j’oubliais : il y a aussi des gens qui ne m’aiment
pas du tout. C’est le jeu…”
Les gens qui vous
découvrent aujourd’hui, vous vous demandez ce qu’ils
pourraient penser de vous il y a dix ans ?
“Non, parce que
j’assume tout parfaitement. Si c’était à refaire,
je referais tout de la même manière. Chaque album
correspond à une période, à un âge aussi. Là, j’avais
envie de raconter autre chose, c’est ce que j’essaie
de faire à chaque fois.”
Ça va faire dix
ans, déjà !
“Ben oui, déjà.
Certaines filles avaient 14 ans à l’époque, ce sont
des femmes aujourd’hui et je trouve ça super-beau.”
Ça veut dire qu’il
va se passer des choses spéciales pour fêter ça
sur scène ?
“Je vais fonctionner
encore avec mon feeling et ce n’est pas par rapport
à mes dix ans de carrière que je vais faire quelque
chose de spécial, non.”
Vous dites avoir
besoin de vous ressourcer, entre deux albums. Là,
vous n’avez pas eu beaucoup de temps…
“Non, mais suffisamment…
J’ai fait du théâtre, j’aime me retrouver dans mes
terres, en Corse. Retrouver mes amis, vraiment.
J’arrive à concilier mon métier, qui est ma passion,
avec ma vie de maman, de jeune femme…”
Superwoman, c’est
vous ?
(rires) “Je suis
super-bien organisée. Tout est question d’organisation
! Pour l’instant, je m’en sors bien. Il est cool,
ce métier-là : je n’aime pas la routine et ça me
permet de garder un certain équilibre. Je peux aussi
me retrouver dans mon jardin secret et ça me permet
de ne pas péter les plombs.”
Interview >
I.M.
Dhnet.be du 30/11/10
- Avec le fils de Geluck
BRUXELLES Quand son directeur
artistique lui a parlé d’un séminaire, pour confronter
les auteurs et les musiciens de son futur album,
Jenifer avoue avoir tiré une drôle de tête. “J’ai
trouvé ça à la fois un peu étrange et un peu conventionnel.
Je me suis dit que ça allait être une sorte de compétition
entre les auteurs. Au départ, j’ai dit non, j’ai
voulu les rencontrer au studio… Je me braquais sur
ce mot de séminaire”, dit-elle.
Mais finalement,
une fois arrivés dans le Nord… de la Corse, c’était
super ! “On avait une super-maison, j’ai rencontré
des gens fabuleux, comme Coco Royal – Antoine (le
fils de Philippe Geluck, NdlR), qui est un type
formidable. Des gens aux cursus et aux personnalités
musicales différentes. On s’est retrouvés comme
dans une colonie de vacances, à faire de la musique
– ce qu’on aime, finalement. L’ambiance était très
feu de camp, je mettais mon grain de sel partout,
j’étais la seule nénette et c’était cool.”
Bref, chouchoutée,
choyée, Jenifer a travaillé… au soleil, dans les
meilleures conditions qui soient. Un bonheur sans
nuages qui s’est prolongé à Paris, en studio.
“Antoine est venu
poser sa voix. C’était aussi l’occasion, pour lui,
de voir ce qu’étaient devenues ses maquettes, sourit
la chanteuse.
“On l’entend sur
L’amour fou et j’aime vraiment bien quand nos voix
se mélangent, en fait. Du coup, je l’ai fait un
peu chanter.”
I.M.
Le
Parisien du 29/11/10
- « Appelle-moi Jen »** : un pari pop réussi
Le Parisien le 29 Nov. 2010
Jenifer drague les branchés. C'est en tout cas l'impression que laisse ce nouvel album, rythmé par des ambiances rétro, très inspirées par des années 1980 ultratendance. Guitares rythmiques à la Chic, synthés à la Elli et Jacno, mélodies à la Human League : des références qui ne parlent peut-être pas à l'intéressée, née en 1982, mais qui sont clairement des sources d'inspiration pour ses collaborateurs, et pas des moindres.
Les producteurs de ce nouvel album ont déjà sévi aux côtés de Phoenix, Cassius, Jamaica ou Lilly Wood and The Prick, soit la crème de la pop française du moment. En revenant ainsi à la musique, Jenifer tente un pari : séduire un nouveau public, tout en ne perdant pas le sien. Un exercice de haute voltige artistique réussi.
« APPELLE-MOI JEN » de JENIFER Mercury 15,99 €
**Beaucoup
Le
Parisien du 29/11/10
- Jenifer la gagnante de la première « Star Academy » revient avec un quatrième album ambitieux. Elle veut parler musique, pas vie privée.
Jenifer est une chanteuse. Elle sort aujourd'hui un disque, son quatrième, « Appelle- moi Jen », avec des chansons dedans. La précision s'impose car, pour un peu, le public l'avait oublié. La remarque surprend à peine l'artiste. « Cela fait ch… mais c'est vrai. On ne savait plus qui j'étais, ce que je faisais », confirme-t-elle.
La faute à une presse people qui épie en permanence ses faits et gestes. Jenifer enceinte, Jenifer maman d'un petit Aaron, Jenifer séparée de son compagnon Maxim Nucci, puis tombée dans les bras de Pascal Obispo, Jenifer de nouveau célibataire.
Vie privée très publique d'une jeune femme qui a de temps en temps perdu son sang-froid face aux photographes. « Ils étaient parfois extrêmement agressifs, provocants pour me faire réagir. Cette presse m'a
violée, volée,
a raconté n'importe quoi. C'est pour cela que je me bats contre elle, que j'attaque toujours les journaux. »
Tout serait donc permis avec Jenifer, propriété du public, parce que première gagnante de « Star Academy » en janvier 2002. En ouvrant la vague des télécrochets, elle se retrouvait instantanément phénomène de la chanson grâce aux SMS des téléspectateurs.
Alors, aux yeux de certains, elle ne peut rien leur refuser après avoir vécu dans leur salon pendant des semaines. « Je suis juste restée trois mois devant les caméras, se défend-elle. Et je détestais ça. J'assume et je l'ai fait pour de bonnes raisons : la musique, pas la célébrité. » L'argent aussi. Elle ne s'en cache pas. « On était rémunéré chaque semaine, j'en avais besoin, j'étais dans la galère. Je travaillais comme assistante attachée de presse dans les nouvelles technologies grâce à une copine. Dès que j'allais chanter quelque part, la patronne acceptait mais me déduisait la journée de mon salaire. Et moi, je ne voulais rien demander à ma famille. »
Et du jour au lendemain, Jenifer pose à la une des journaux, se voit offrir un album sur un plateau, vendu à 1 million d'exemplaires, avec une tournée triomphale. « Je pensais pourtant que ça allait être éphémère. Pour moi c'était un coup. C'est sur scène quand j'ai vu les gens chanter mes chansons, que j'y ai pris goût. » Elle aurait pu perdre pied. « Mon jardin secret m'a préservée, ma vie personnelle a pourtant été attaquée, alors que je ne suis qu'une chanteuse. »
« Sous l'apparence, les apparats, faut voir dessous, pour en être sûr », « j'ai moins peur des vampires que de ton souvenir », « toi et moi, on s'est perdu hélas, dans cet enfer de strass, où rien n'est à sa place » : certains refrains semblent résonner avec son destin. « Il n'y a pas toujours de moi dans les chansons », se défend-elle, trop maligne pour tomber dans le piège des vraies confidences. On lui parle de l'album d'un petit oiseau qui a laissé des plumes dans la débâcle des sentiments. « Aujourd'hui j'ai 28 ans, j'en avais 19 quand je chantais J'attends l'amour. J'ai grandi, c'est normal non? » Elle n'ira pas plus loin. Il ne s'agit que de musique finalement.
20 Minutes du 29/11/10
- Ne l'Appelez plus Jenifer
Liberation
du 26/11/10 - Portrait Jenifer Star d’à côté
Jenifer.
Loin de la fille trash de son nouvel album, la lauréate
de la première «Star Ac», mère de famille, se veut
girl next door.
Quand
vient le soir, «Jen» avale une vodka et part danser
jusqu’au bout de la nuit pour chasser le souvenir
d’un amant perdu. Perchée sur ses hauts talons,
se déhanchant autour d’une barre de «pole dance»,
elle s’exhibe, affolant les nerfs des garçons. Fuyant
tel un vampire la lumière de ce jour qui ne se lève
que sur des amours poudre aux yeux, voués à mal
finir… Triste destin pour la rayonnante lauréate
de la première Star Ac, qui «attendait l’amouuuur»
en faisant rêver les enfants. Sauf que cette Jen-là
n’est qu’un personnage, qui donne son nom au nouvel
album de la chanteuse. Qui n’est donc pas le récit
autobiographique des amours et malheurs de Jenifer.
Et c’est toujours la jolie jeune fille volubile
et souriante, née dans la télé un hiver du début
de ce siècle, qui reçoit en cette après-midi promo,
tout en couleurs et bonne humeur. D’ailleurs, promis,
elle ne voulait pas vraiment parler d’amour dans
ce disque mûri au soleil de Corse en juillet lors
d’un «séminaire de travail» avec des compositeurs
de la «nouvelle scène pop française». Résultat,
les dix titres au son pop-synthé 80’s parlent surtout
d’amours qui vont mal, de couples qui se trahissent
et de chagrin à noyer. Mais c’est pour de faux,
Jenifer ne se reconnaît pas en Britney Spears à
la française, enfant-star tournant déglingue. «Je
ne suis pas bien trash, admet-elle dans un sourire.
Sur mon album, je joue un personnage car parler
de moi ce n’est pas très intéressant. On s’ennuierait
au bout d’un moment…»
Si
Jenifer trouve sa vie banale, ce n’est pas l’avis
de la presse people qui suit ses aventures avec
délectation depuis sa victoire à la Star Academy,
il y a neuf ans. Et la jeune fille ne s’y fait pas,
ce qui a entraîné cette réplique agacée sur sa page
Facebook après une nouvelle annonce de mariage à
venir : «Jenifer n’est ni fiancée, ni divorcée,
ni mariée, ni séparée, ni hospitalisée, ni déprimée,
ni droguée, ni déracinée, en excellente santé… juste,
un peu fatiguée de leurs conneries !»
Naïvement,
on pensait qu’en ayant grandi sous les yeux de la
téléréalité, voir sa vie à la une faisait partie
du métier. Qu’on faisait avec, voire qu’on laissait
faire, dans une sorte de deal notoriété contre bonnes
ventes. A l’évocation de cette hypothèse, Jenifer
redresse son 1,58 mètre et hausse le ton : «Je ne
suis pas d’accord. Ça me dessert. Je suis une chanteuse
et on me voit comme une marionnette. C’est inintéressant
au possible, le bisou volé, la baguette achetée…
J’essaie de me faire oublier un peu, de ne pas apparaître
dans la presse people. C’est trop cheap.»
On
est donc revenu de l’entretien avec le minimum syndical
: mademoiselle Bartoli n’est pas fiancée, mais «très
amoureuse», «très heureuse» et basta. On tente d’en
savoir un peu plus, on ne récolte qu’un minaudant
«ohh arrêtez, monsieur le journaliste».
Jenifer
est beaucoup plus volubile quand elle parle de musique
et de sa carrière. Appelle-moi Jen est son quatrième
album studio, une longévité pas si fréquente parmi
la cohorte de chanteurs pas toujours durables créés
par la télé depuis une décennie. Elle a vendu 300
000 exemplaires du précédent album, Lunatique, réalisé
par son compagnon de l’époque, Maxim Nucci, le père
de son fils.
Comme
dans les rêves dessinés par Endemol et TF1, elle
gagne «bien sa vie» grâce à la musique, vit au centre
de Paris, fait peu de folies et file dès que possible
prendre l’air dans ses montagnes corses. Elle dessine
sans rechigner l’autoportrait d’une jeune fille
qui a su rester simple et qui, en dehors du boulot,
aime recevoir des amis à dîner (elle recommande
ses lasagnes), chiner, faire les magasins (de chaussure)
et bouquiner (elle aime «les écritures légères»,
démarre en ce moment Folie furieuse de Jérôme Attal,
qui lui a écrit une chanson). Abonnée à Libération,
elle vote mais garde sa voix pour elle. On ne lui
connaît qu’une prise de position, récente, en faveur
du mariage gay et de l’adoption par les couples
homosexuels. Sinon, ce sont les concerts pour les
Enfoirés et le marrainage de l’Association Chantal
Mauduit pour la scolarisation des enfants du Népal.
Bref,
une vie normale mais un peu en accéléré. «J’ai tout
fait très tôt», résume la Méditerranéenne née à
Nice, qui tout en se racontant s’assied, allume
une cigarette, change de position, demande un café,
puis plutôt un thé parce qu’elle boit trop de café,
enfin s’assied différemment en nouant une écharpe
dans ses cheveux, un peu comme ça puis finalement
comme ça… Son père est un pied-noir algérois, sa
mère une Corse avec des origines espagnoles. Elle
n’a jamais bien compris d’où lui était tombé ce
prénom américain «qui ne veut rien dire», en revanche,
le «n» unique lui vient de sa tante qui ne voulait
que sept lettres car ça porte bonheur. Ses parents
travaillent dans le prêt-à-porter, ne roulent pas
sur l’or. C’est une «belle enfance» mais finalement
assez courte. Car, à force de voir la gamine s’incruster
au culot sur les podiums pour entonner du Piaf,
du Céline Dion - la légende rapporte deux titres
chantés en «première première partie» de C. Jérôme
-, sa mère la pousse à participer à Graine de stars,
le télé-crochet de M6. Premier contact avec la caméra
et expérience traumatisante. «Je me suis trop laissée
faire, j’avais 13 ans et demi, on m’a maquillé comme
un pot de peinture…» Pour l’adolescence balisée,
en tout cas, c’est loupé. Jenifer décroche de la
scolarité en seconde et part tenter sa chance à
Paris à 16 ans, «un défi ; ou une sorte de fuite».
Elle a un petit boulot d’assistante attachée de
presse, dort à droite à gauche, se nourrit de raviolis
en boîtes et rien ne décolle.
Elle
s’apprête à rentrer à Nice quand la bonne fée Star
Ac la sauve en l’hébergeant pendant trois mois dans
un château truffé de caméras. Et le 12 janvier 2002,
grâce à l’afflux de milliers de SMS surtaxés, Jenifer
devance Mario. Elle a 19 ans, enregistre un premier
album et empoche un million d’euros (imposables)
d’avance sur les ventes. Aujourd’hui, elle assure
avoir un «bon souvenir de cette colo de vacances»
dont elle ne renie rien. «C’est un échange de bons
procédés, je me suis servie d’eux comme ils se sont
servis de moi.» Elle en a gardé quelques amis qu’elle
ne voit pas si souvent (dont Olivia Ruiz), un contrat
désormais en direct avec Mercury Universal et une
culpabilité d’avoir gagné dont elle a mis du temps
à se débarrasser. Elle a aussi conservé cette façon
de glisser dans la conversation des expressions
toutes faites, comme répétées des milliers de fois
depuis dix ans où il est question de se «brûler
les ailes», de «garder la tête froide» ou de faire
de la musique avec «toute sa sincérité». Après avoir
écoulé un million d’exemplaires de son premier album,
Jenifer met de côté le SAV à l’international pour
avoir un enfant, à 20 ans. Une envie qui remontait
à loin, «très réfléchie, très mature. J e n’avais
pas envie d’une poupée, je savais ce que ça impliquait».
Depuis, elle a enchaîné albums, tournées et même
une expérience de théâtre, en interprétant les Monologues
du vagin. Ou elle a retrouvé le plaisir de «jouer
des personnages différents». Avant peut-être, un
jour, d’oser dépasser le sien.
En
6 dates
15
novembre 1982 Naissance à Nice.
Janvier
2002 Remporte la première édition de la Star Academy.
Décembre
2003 Naissance de son fils Aaron.
2004
Deuxième album le Passage.
2007
Troisième album studio Lunatique.
29
novembre 2010 Appelle-moi Jen.
Par
GUILLAUME LAUNAY
Merci
à JustJenifer ;-)
France
Soir du 19/11/10 - Jenifer, elle livre ses quatre vérités
La chanteuse, qui sort son quatrième album marqué par des sonorités et une ambiance années 1980, s’agace d’être toujours la cible de la presse people.
Elle a savamment préparé son retour. Depuis quelques semaines, le premier single Je danse, extrait de son nouvel album Appelle-moi Jen qui sortira le 29 novembre, est audible à la radio. Soit un titre qui, comme l’album, marque une nouvelle inflexion dans son univers. Pour l’heure, Jenifer, 28 ans depuis le 15 novembre et mère d’un petit Aaron, est tout sourire, ravie d'évoquer ce disque dans lequel elle tâte de l’électro-rock en compagnie d’une équipe de jeunes gens branchés.
France-Soir. A votre avis, qui attend un nouvel album de Jenifer aujourd’hui ?
Jenifer. Mon souhait serait de grandir avec ceux qui me suivent depuis longtemps et d’en surprendre d’autres. Je n’ai pas de cible précise et je travaille en équipe. Si j’aimais plus l’argent que la musique, je mettrais mon nom partout dans mes disques, je composerais moi-même mes morceaux. Je souhaite juste rester sincère. Là, j’ai eu envie de nouveauté, de nouvelles sonorités, de quelque chose de dansant.
F.-S. Dans ce disque, vous changez une nouvelle fois de couleur musicale…
J. Avant de me remettre à travailler, j’ai réfléchi. A priori, la musique des années 1980 n’est pas celle que j’aime. Cette direction n’était pas du tout une évidence pour moi, mais ça a été l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Avec mon équipe, nous sommes partis en Corse pour travailler, dans les montagnes derrière l’Ile-Rousse. Une destination évidente pour moi… Le feeling est tout de suite passé. Ambiance feu de camp le soir, beaucoup d’échanges. On a laissé reposer tout ça et le résultat est un truc espiègle, spontané. Pendant que nous enregistrions ce disque, il s’est bien évidemment raconté n’importe quoi : un duo avec Marion Cottillard, du reggae avec Christophe Maé… En même temps, j’ai l’habitude.
F.-S. Vous arrive-t-il d’avoir envie de vous faire oublier ?
J. Oui, quand je prends du recul. Après, on vient me perturber dans ma vie privée en racontant tout et n’importe quoi dans des journaux que je qualifie de torchons. Franchement, la vie de Jenifer, on s’en fout ! Ou plutôt, on devrait s’en foutre un peu plus. Heureusement, toute la presse n’est pas comme ça. Mais j’essaie d’aller au-delà de ce personnage qu’on me construit. Comme je ne donne rien, ces journaux se permettent tout et n’importe quoi. Je gagne mes procès contre eux en permanence mais ils recommencent ! Il y a chez eux un budget prévu pour ça. C’est vraiment dingue. Après, j’essaie de relativiser et de me concentrer sur mon travail.
F.-S. Vous ne vous habituez toujours pas à la curiosité que vous suscitez ?
J. Les gens sont très friands de ce genre d’histoires… Je n’ai pas envie de cracher sur la télé-réalité parce que ça m’a servi de tremplin, mais il n’y a plus que ça à la télévision. Et, pour cette raison, les gens deviennent accros à ce genre de scénarios. J’espère seulement qu’un jour on s’intéressera à moi seulement pour ma musique et qu’on ne me verra pas seulement comme une poupée pour papier glacé.
F.-S. Vous n’arrivez pas à vous en amuser ?
J. Non, je ne m’en amuserai jamais, surtout lorsqu’on parle des miens. Et je ne m’en suis jamais servie.
F.-S. Vous doutez encore de vous ?
J. Tout m’étonne encore. J’ai l’impression à chaque nouvel album de tout recommencer de zéro. Et ce n’est pas le fait d’être connue qui fait tout. C’est aussi pour ça que me suis essayée au théâtre avec Les Monologues du vagin. Au début, ça a été très difficile parce que j’ai beaucoup de mal à parler en public. Il a fallu quelques représentations pour que je me sente à l’aise. Et je compte bien remonter sur scène pour faire de la comédie. Est-ce que j’ai ce talent ? Je ne sais pas. En tous cas, j’attends la bonne proposition.
F.-S. Vous considérez-vous comme quelqu’un d’équilibré ?
J. Oui, mais je suis victime de rumeurs. J’essaie de concilier au mieux ma vie de femme, d’artiste et de mère. Dans le fond, je suis à la fois très organisée et très heureuse.
Le Parisien
du 29/08/10 - Un nouvel album pour
Jenifer
Elle revient enfin à la musique. Jenifer planche actuellement sur un nouvel album, attendu à la fin de l'année. La première gagnante de « Star Academy », début 2002, n'avait pas sorti de disque depuis « Lunatique », il y a trois ans, qui s'était alors vendu à plus de 250 000 exemplaires. A l'époque, l'artiste travaillait avec son compagnon, Maxime Nucci, qui est aussi le père de son fils Aaron, 6 ans.
Depuis, le couple s'est séparé et Jenifer a régulièrement fait les choux gras de la presse people, notamment pendant sa relation avec Pascal Obispo.
Cette fois, c'est de nouveau par la musique qu'elle va faire parler d'elle. La chanteuse et ses producteurs ont organisé, cet été en Corse, un séminaire d'écriture de chansons avec de jeunes auteurs et compositeurs, comme Philippe Uminski ou Jérôme Attal.
L'initiative s'est révélée très productive. A tel point que l'album, qui n'avait pas de calendrier, arrive plus vite que prévu. Un premier single intitulé « Je danse » devrait être envoyé aux radios, d'ici quelques jours, en attendant l'album, prévu sur le label Mercury, le 29 novembre. On parle d'un disque aux ambiances proches de la pop rennaise des années 1980, incarnée par Etienne Daho et Niagara. Pour l'occasion, Jenifer s'est entourée de quelques artistes branchés, comme le producteur du duo techno Cassius ou l'un des membres du groupe electro rock Jamaica.
Corse Matin du 25/07/10
- 9150 euros pour Espoir autisme corse
Merci à Mathilde ;-)
France
Soir
du 16/01/10 - Jenifer : “Je me cherche
encore”
Dans la pièce Les Monologues du vagin, la
chanteuse fait ses débuts au théâtre. L’occasion de faire en sa compagnie le
point sur la suite de sa carrière.
Installée dans sa loge du Théâtre Michel à Paris (*), Jenifer Bartoli
s’apprêtait jeudi soir dernier à monter sur les planches. Un exercice inédit
pour cette jeune fille de 28 ans, gagnante en 2002 de la première édition de
la Star Academy. Depuis la rentrée, la chanteuse, visiblement en belle forme,
fait en effet partie du casting des Monologues du vagin, une lecture de textes
portant sur la sexualité féminine.
FRANCE-SOIR. Qu’est ce qui
vous a décidé à vous lancer dans le théâtre ? Jenifer. On est venu
vers moi et j’ai été très flattée. Ca tombait bien parce que j’avais besoin de
faire une pause, de me mettre entre parenthèses. Tout ça en adoptant un profil
bas, sans me prendre pour autant pour Isabelle Adjani… Lors de la première,
j’étais d’ailleurs terrifiée.
Vous avez été sensible aux toutes premières critiques en
province ? Depuis mes débuts, je ne suis pas épargnée, j’ai
l’habitude. Si on dit que je suis fade aux côtés d’une légende comme Andréa
Ferréol ou encore de Maïmouna Gueye qui est une vraie bombe, je m’en fous. En
revanche, ça me gêne vraiment que l’on mente en disant que les salles ne sont
pas remplies. De toute manière, ces Monologues sont joués depuis plus de 10 ans
et n’ont pas besoin de moi pour exister.
Vous n’aviez plus envie de chanter ? Après la fin de ma
tournée, je suis partie dans tous les sens. J’ai essayé plein de choses sans
arriver à me décider. J’avais besoin de temps, tout simplement. Là, je serais
bien incapable de donner une date de sortie pour mon prochain album. Dans le
courant de l’année, peut-être.
Cette décision a-t-elle un rapport avec le fait que votre tournée
avait moins bien marché que les précédentes ? Je suis lucide
là-dessus. Effectivement, en 2008, les Zénith n’étaient pas vraiment remplis
lors de cette série de concerts. Je suis consciente que plein de gens viennent
me voir à cause de ma présence dans la Star Academy. Peut-être qu’ils me
préféraient plus légère et qu’ils n’ont pas adhéré à mon changement de style
musical. Pour autant, je reste très fière de mon album Lunatique.
Avez-vous le sentiment que la curiosité à votre égard est toujours la
même ? Franchement, il y a moins d’euphorie, de foule, lors de mes
déplacements. Quant à ma vie privée, elle est en revanche étalée en permanence.
Je tiens à protéger mon jardin secret mais on vient m’en voler des bouts en
permanence. Ca me blesse encore aujourd’hui, je ne sais pas quoi faire pour y
remédier. Au final, je trouve ça presque malsain, je ne vois pas l’intérêt de
publier des photos de moi en train d’acheter une baguette. Même s'il paraît que
ça fait vendre… C’est peut-être parce que les gens m’ont vu vivre pendant 3 mois
à la Star Academy et que cette curiosité est toujours là.
Votre ex-compagnon Maxim Nucci, le père de votre fils Aaron, a
rencontré un joli succès sous le nom de Yodelice avec son tube Sunday With a
Flu. Cette chanson vous était-elle au départ destinée ? Non. Mais
avec son groupe Yodelice, Maxim a trouvé ce qui lui correspondait. Moi, je me
cherche encore
Andréa Ferréol : “Elle
est surprenante”
Aux côtés de la spectaculaire Maïmouna Gueye (La Première Etoile) et d’Andréa
Ferréol (La Grande Bouffe, Le Dernier Métro…), Jenifer ne dépare pas au casting
des Monologues du vagin. Pour Andréa Ferréol, elle est « surprenante, même s’il
faudrait qu’elle prenne confiance en elle ».
La comédienne chevronnée poursuit : « C’est difficile pour elle parce qu’elle
vient de la musique, de la chanson. Mais je suis persuadée que Jenifer a un
avenir dans l’art dramatique. » La suite, donc, au prochain épisode.
Propos
recueillis par Sébastien
Catroux
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