Articles de presse Janvier à Décembre 2010 (extraits)

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Le Nuage des Filles du 30/12/10 - Jenifer, l’interview exclusive pour le Nuage des Filles

 

 Jenifer à l’occasion de la sortie de son quatrième album, Appelle-moi Jen. A la terrasse du café, c’est une femme accomplie, une artiste confirmée mais humble et une maman épanouie que nous avons rencontrée. Du haut de son mètre soixante et de ses 28 ans, la belle chanteuse a accumulé une expérience à nous faire pâlir d’envie. Théâtre, chanson, télé réalité, cinéma, elle a tout essayé pour finalement mieux se consacrer à la musique, sa passion première.

 

 Son album, résolument plus électronique que les précédents, est le fruit de rencontres et d’un travail à plusieurs mains. Elle nous raconte…

 

 Le Nuage des Filles : Ton nouvel album est plus électro que pop-rock comme les précédents. D’où vient cette envie ? Comment as-tu abouti à un tel résultat ?

 Jenifer : Cet album correspond à un âge et à une humeur. Là, j’avais vraiment envie d’avoir un son différent et j’ai alors d’abord pensé à la musique que j’avais envie de faire. A chacune de mes fins de tournées, je me ressource et c’est là que j’ai de nouvelles envies. Je n’aimerais pas fonctionner machinalement et rester dans un propre style. C’est pourquoi je me nourris complètement des rencontres que je fais. J’adore apprendre, j’ai une soif d’apprendre en permanence.

 J’adore aussi l’échange qui se passe dans un studio avec des artistes qui viennent d’univers différents. Là j’avais pourtant envie d’un album plus synthétique, j’avais envie d’un peu d’électro mais pas trop, d’ambiance années 1980 mais pas trop non plus, un côté rock aussi et j’avais envie que ça reste pop. Voilà, j’étais très arrêtée sur cette idée là et je voulais rendre l’album le plus homogène possible.

 

 Le Nuage des Filles : Comment s’est alors passé le travail autour de cet album ?

 Jenifer : Dodo (son directeur musical ndlr) me parle d’un séminaire. Au départ, je dis hors de question, c’est beaucoup trop conventionnel, ça va donner un truc de compet. C’est bon quoi, j’ai passé l’époque. (Rires). Et puis après je me suis pas pris la tête et j’ai pensé que c’était la meilleure façon pour les retrouver et pour faire de la musique étant donné que j’avais envie de jouer au chef d’orchestre et de mettre mon grain de sel partout et de participer à la création de tout l’album. Du coup, c’était esprit bon enfant, chacun avait son petit coin studio dans sa chambre et on a fait de la musique qu’ils piochaient au fur et à mesure. On se retrouvait le soir, on faisait écouter les sons, ils s’échangeaient les idées entre eux et moi je vagabondais d’étage en étage, c’était génial. Après deux semaines, je suis rentrée à Paris, j’étais très heureuse parce que finalement je suis allée au-delà de ce que je pouvais espérer, on est ressorti avec une grosse vingtaine de chansons et c’était magique.

 

 Le Nuage des Filles : Tu parlais d’homogénéité tout à l’heure. Comment as-tu réussi à faire de cet album un tout cohérent alors que beaucoup de personnes y ont participé ?

 Jenifer : C’est pour ça que j’ai choisi un réalisateur. Il y en a un deuxième qui s’est greffé en fait, c’est Pierre Guimard. D’abord c’était Pierrick Denin qui vient d’un univers beaucoup plus électro (membre du groupe Adam Kesher, collaborateur du groupe Phoenix). Ensuite, il y a eu Pierre qui vient d’un autre univers encore, plutôt pop-rock français (coproducteur du groupe Lily Wood and the Pricks). J’étais curieuse de savoir où ces gens-là allaient m’emmener.

 Ce qui est drôle, c’est qu’avec Pierrick Denin, ce sont des retrouvailles puisqu’il a déjà participé à mon premier album en tant qu’ingénieur du son. Alors quand Dodo m’a parlé de lui, je me suis dit voyons-le, voyons ce qu’il est capable de faire et puis testons avec Je danse. Finalement, il a fait un travail qui m’a beaucoup plu alors je lui ai dit Banco ! Après, c’est lui qui m’a parlé de Pierre Guimard et alors on s’est mis en immersion tous les trois pendant trois mois. J’ai adoré travailler avec eux, je leur ai fait confiance et je ne regrette pas parce qu’ils sont allés au-delà de ce que je pouvais espérer. Ils sont allés vraiment au bout de ce que je leur disais et ils m’ont captée. Du coup, je retrouve toutes les influences que je voulais avoir et en même temps il y a un son particulier à cet album. Mais je ne sais pas comment le définir, ce son là. Alors, est-ce que c’est le mien ? Je ne sais pas, à voir ! Rires. En toute humilité bien sûr. Rires.

 

 Le Nuage des Filles : C’est vrai que par rapport aux albums précédents, on sent qu’il y a une patte, des sonorités différentes…

 Jenifer : Oui, et c’est encore plus pensé scène. Je m’épanouie de plus en plus sur scène…

 

 Le Nuage des Filles : En parlant de ça, je voulais te demander si tu avais déjà pensé à la façon dont ça allait se passer sur scène.

 Jenifer : Bien sûr, j’y pense depuis le début en fait. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait ces choix musicaux, ces choix de paroles aussi, parce que je pense tout le temps à la scène. J’ai décidé d’avoir un metteur en scène pour m’aider à conceptualiser un petit peu plus le concert avec un vrai décor, en me servant d’accessoires, de lumières, de costumes. Avec mon tourneur on était assez d’accord pour démarrer par des théâtres, comme j’y avais pris goût depuis ma précédente tournée. Je lui ai présenté Cyril Houplain parce que j’adore ce qu’il fait, il a mis en scène tout l’univers de Matthieu Chédid, il a fait le Soldat Rose et énormément de pubs. Ce mec, c’est un caméléon et du coup, j’ai pensé qu’il pourrait me proposer mon truc à moi, me désinhiber encore plus et créer encore plus d’interactions avec le public. J’avais vraiment envie que le public s’évade pendant deux heures, et pas que sur de la musique.

 

 Le Nuage des Filles : Et justement, est-ce que ça ne va pas être trop difficile de tourner dans des théâtres alors qu’on imagine plus cet album dans des univers dansants ?

 Jenifer : On essaie de recréer un effet boîte, mais pas trop non plus. Je ne voudrais pas tomber dans l’évidence. Le truc c’est que quand on me parle de ma mise en scène on me dit tout de suite boules à facettes. Je ne veux vraiment pas partir dans cette évidence donc j’essaie de recréer cette univers mais à ma manière. Maintenant, c’est vrai qu’on a 36 000 idées à la minute avec Cyril donc du coup il va falloir qu’on se pose et qu’on fasse des choix.

 Enfin, j’aime bien la proximité qu’on a dans les théâtres et je pense pas que ce soit un problème. Je pense qu’une fois que le décor est posé, on le fera évoluer parce que les salles ne sont jamais les mêmes.

 

 Le Nuage des Filles : Et alors, tu vas tourner où ? A l’étranger ?

 Jenifer : Pour l’instant, on va commencer début avril, normalement on finit printemps 2012 et on a quelques festivals et plein airs de prévus. A l’étranger, on est en train de tout caler parce qu’on a avancé la sortie de l’album et donc du coup mon tourneur est comme un dingue puisque toutes les salles sont bookées. On est en train de tout structurer donc. Mais je vais aller en Belgique, en Suisse et je retournerai probablement en Afrique comme j’avais tourné au Gabon et c’était incroyablement magique.

 

 Le Nuage des Filles : Tu parlais tout à l’heure de choix de paroles. Comment ça s’est passé ?

 Jenifer : Avant le séminaire, j’ai fait un choix de textes. J’ai appris de l’album précédent que je préférais faire de la musique sur des textes. Donc j’ai lu énormément de choses, la production de la maison de disques m’a filé un gros coup de main et on a reçu beaucoup de textes. J’ai retenu Je danse, qui était déjà fait par Siméo, Florent Lyonnet (du groupe Jamaica) et Chat qui est une artiste que l’admire énormément de loin : donc j’étais charmée de voir qu’elle était derrière ça.

 

 Le Nuage des Filles : As-tu déjà eu envie d’écrire ?

 Jenifer : Je compose mais l’écriture, je pense que c’est un vrai métier et puis surtout je n’arrive pas à écrire les choses qui correspondent à la musique que j’ai envie de faire. Le français, c’est assez ingrat dans les syllabes et c’est très difficile de faire sonner les syllabes avec certains styles musicaux. A la limite, je ferais de la chanson française, je chanterais avec une guitare, peut-être que j’écrirais mes textes. Là, ça n’allait pas, j’ai craqué sur d’autres et puis j’ai un énorme manque de confiance en moi probablement. Je n’avais pas envie d’écrire mes textes pour avoir mon nom sur l’album ou dire que j’écris mes chansons.

 

 Le Nuage des Filles : Et chanter en anglais ?

 Jenifer : J’adore chanter en anglais et j’adore l’anglais. Mais bon, je suis française, on est en France donc je chante en français.

 

 Le Nuage des Filles : Est-ce que tu as été influencée dans la conception de cet album par des artistes en particulier ?

 Jenifer : Pas un artiste en particulier, non. Dans tous mes choix, je n’ai jamais été inspirée par un seul artiste. J’écoute beaucoup de choses et j’écoute vraiment de tout. Je ne suis pas arrêtée sur quelqu’un et tant mieux d’un certain côté parce que du coup je suis pas influencée par l’artiste en question. Sinon, je ferais du copier coller, c’est pas intéressant et trop prétentieux parce que les artistes que j’écoute, si tu veux, ne serait-ce que me comparer à eux ou les citer, je manquerais d’humilité…

 

 Le Nuage des Filles : Alors dans ton Ipod, y’a un peu de tout ?

 Jenifer : Oui, de la soul, de l’électro, y’a même de la house. Il y a des choses très populaires aussi, de la folk….

 

 Le Nuage des Filles : Tu écoutes quelque chose de particulier en ce moment ?

 Jenifer : En ce moment j’écoute le dernier album de Jamiroquai. Je suis fan de lui, de Phoenix aussi. Et puis de temps en temps je ressors un Police, un U2, Radiohead… James Brown aussi, Aretha Franklin et tout ce qui est The Temptations… Toute la musique black américaine j’adore en fait. En nouveautés, il y a Hindi Zahra que j’aime beaucoup , SIA, des univers complètement différents encore une fois.

 

 Le Nuage des Filles : J’imagine que tu es satisfaite du résultat de l’album…

 Jenifer : Oui, je suis fière de cet album là.

 

 Le Nuage des Filles : Par contre, il est noté dans la bio que j’ai reçue qu’il existe des imperfections. Attends, je retrouve la phrase « tant mieux s’il reste de minuscules imperfections, ce sont elles qui donne leur charme à l’album ».

 Jenifer : C’est vrai, c’est surtout dans la prise des voix. J’aime pas quand on te fait chanter qu’un couplet voire une phrase. Faire du découpage des voix sur un titre, j’aime pas ça. Donc on a fait des lignes de chant et parfois la note est juste juste. Sur L’envers du paradis, on le ressent beaucoup mais je n’ai pas cherché à le combattre. J’étais déjà très émue en chantant ce titre derrière le micro mais je ne l’ai chanté que trois fois. On a gardé la deuxième dans sa totalité et les mecs étaient d’accord derrière moi en studio lorsque je leur ai demandé de ne pas revenir dessus. Résultat, sur L’envers du paradis on entend une note qui frotte, qui aurait pu me déranger à une époque mais aujourd’hui non. Je trouve que ça a du charme quand la voix n’est pas auto-tunée ou auto-aseptisée. J’aime bien quand c’est un petit peu brut, ce qui n’empêche pas à l’album d’être très produit. Mais la voix, elle, n’est pas trahie. Je préfère mettre des chœurs et ne pas retoucher.

 

 Le Nuage des Filles : Concernant tes expériences au cinéma ou au théâtre, aimerais-tu les reproduire ? Tu y penses de temps en temps ?

 Jenifer : Ca m’a énormément amusée. D’abord j’étais ultra-flippée quand j’ai appris que j’allais être sur les planches avec Les monologues du Vagin. J’ai mis un premier pied à l’étrier et je me suis épanouie au fur et à mesure grâce à des comédiennes extraordinaires qui m’ont énormément aidée. Déjà j’étais très touchée qu’on me propose ce projet car je connais bien Eve Ensler, son parcours, son cursus. Elle défend des causes que je défends aussi pour les femmes en Afrique et les enfants. Bon, elle est très féministe et même si je ne suis pas à ce point là girl power, j’ai beaucoup d’admiration pour elle.

 Le témoignage de ces femmes est bouleversant et en même temps fait rire aussi. On est statique sur une chaise et on doit essayer de jouer des personnages différents : c’est donc en fait un exercice très difficile. Je ne l’ai pas pris à la légère du tout et tout est allé crescendo. La tournée, puis Paris pendant un mois, et j’y ai pris goût peu à peu. Je pense donc que je remonterai sur les planches avec les Monologues ou autre chose. Maintenant, je ne sais pas si j’ai le talent pour être comédienne. J’ai été encouragée et ça s’est bien passé mais je ne sais vraiment pas si j’ai le talent. J’attends aussi une proposition qui me fera assumer à 100% parce que quoiqu’il en soit, vu que je viens de la chanson, je vais m’en prendre plein la gueule. Je m’y attends, je serai très critiquée donc du coup, je préfère assumer ce que je fais à 100% pour ne pas regretter.

 

 Le Nuage des Filles : A propos de tes divers engagements (Les Restos du Cœur, la lutte contre le SIDA ou la protection de l’enfance)….

 Jenifer : Oui, je suis investie dans quelques associations. Je pense que c’est un devoir de tout le monde et surtout quand on est connu en fait. Se servir de sa notoriété pour aider les autres du mieux qu’on peut, c’est pas grand chose et on sert juste de vitrine. Ceux qui ont du mérite ce sont les bénévoles, ce sont ces gens-là qui bossent comme des acharnés pour aider l’autre, ça c’est magnifique. Moi, je me sers juste des caméras pour essayer de donner un coup de main, voilà. Je suis marraine en ce moment de l’association Chantal Mauduit pour la construction d’une école au Népal. Il y a le Sidaction aussi, les Enfoirés… J’essaie de me rendre disponible dès que je peux.

 

 Le Nuage des Filles : Est-ce que l’engagement est une chose que tu essaies d’inculquer à ton enfant ?

 Jenifer : Oui, j’ai énormément de communication avec lui et j’essaie de lui apprendre les valeurs, les valeurs de l’humain et de l’argent, les valeurs que m’ont apprises mes parents et que j’ai dans la famille. Elles sont donc normales chez moi et j’aimerais que ce soit normal pour lui aussi. J’essaie du mieux que je puisse pour lui apprendre tout ça.

 


 

LeSoir.be du 29/12/10 - Appelez-la Jen !

 

L’ex-transfuge de la Starac sort son troisième album, plutôt réussi d’ailleurs. Qui a dit que là où il y a de la Jen, il n’y a pas de plaisir ?

 

La jolie Jenifer revient avec un quatrième album intitulé “Appelez-moi Jen”. Un opus décomplexé et plutôt réussi, à des années lumières de son époque Starac. Pas de doute, la demoiselle est là pour rester. D’ailleurs, à l’avenir, si on l’appelait Jen ? Ça sonne tellement mieux.

 

Il semble que vous vous soyez plus impliquée que jamais dans l’élaboration de ce nouvel album. Il était temps que j’arrête de me faire materner et que je me mêle davantage de ce qui me regarde. C’est vrai que c’est un album plus affirmé. En tout cas, moi, je m’assume beaucoup mieux que par le passé. Même si je doute encore, j’ai enfin un peu plus confiance en moi. Je savais exactement ce que je voulais, de A à Z, et j’ai veillé à l’obtenir. C'était un sacré risque à prendre. Vous n’avez pas eu peur ? Lorsque je suis sortie de la Starac, je voulais juste chanter. C’est lorsque j’ai fait mes premières scènes que j’ai vraiment pris goût à tout ça. J’aurais pu penser plus à l’argent, oublier ma passion et me concentrer sur le “bizness”. Mais j’ai choisi d’être sincère, de ne pas être là où l’on m’attendait. C’était un énorme risque. J’ai aussi choisi d’avoir un bébé alors que ma carrière débutait à peine. Il faut dire que je voulais un enfant depuis que j’étais toute petite. Être maman, ça a toujours été mon rêve.

 

Sur l’une des chansons de l’album, vous vous décrivez comme une “daltonienne de l’amour”. C’est un aveu ? J’aime me retrouver dans les textes que l’on écrit pour moi, mais sans que ce soit trop personnel non plus. J’aime jouer des personnages, qu’il y ait un vrai travail d’interprétation. Il n’y a pas un texte de l’album qui soit totalement autobiographique. Je suis comme beaucoup de jeunes femmes de mon âge, il m’arrive de chercher ma vérité dans le regard de l’autre.

 

Quand même, on a l’impression que vous vous méfiez beaucoup de l’amour. C’est sûr que rien n’est évident. Mais j’ai besoin de passion, et tant pis pour les conséquences ! Aujourd’hui, je suis très heureuse. Tout se passe vraiment bien et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de rester méfiante. L’amour, ça peut être la pire comme la meilleure des choses.

 

Surtout si, comme vous, on est quelqu’un de très indépendant. C’est vrai, j’ai besoin d’une certaine indépendance et, en même temps, j’aime me sentir protégée et aimée. Tous les jours, j’ai besoin qu’on veille sur moi, qu’on me réconforte mais sans trop me coller non plus. En fait, je suis très capricieuse.

 

Plusieurs des chansons parlent du regard des autres et du poids qu’il exerce sur vous. Ça vous tracasse ? Ce n’est pas tant le regard qu’on pose sur moi, que le fait d’être jugée en permanence. C’est incroyable comme certaines personnes se croient autorisées à s’approprier votre vie, à tisser leur propre vérité. Cela a pu être très gênant mais, aujourd’hui, je préfère m’en amuser. J’ai enfin pris du recul ou, en tout cas, j’essaye de ne plus me prendre autant la tête.

 

Où avez-vous trouvé la force de dépasser tout ça ? Bien sûr que ça n’a pas toujours été facile. J’aurais pu péter les plombs, si je ne m’étais pas protégée. Mais, grâce à ma famille, aux valeurs qu’on m’a inculquées quand j’étais enfant, je n’ai jamais perdu le Nord. Aujourd’hui, elles font partie de mes gènes. Et puis, il y a mon fils. Aussi et surtout. C’est mon garde-fou.

 

FRANCESCA CASERI

 


 

Le Corse Matin du 27/12/10 - Appelez-la Jen

Jenifer chante, danse "jusqu'à rire"

 

 Son dernier album, Appelle-moi Jen, vient de sortir. Déjà le quatrième. La chanteuse fait un retour en force avec le single Je danse qui passe en boucle à la radio.

 

 Jenifer s'est entourée de nouvelles plumes. Le résultat est à la hauteur de ses espoirs : textes chocs, percutants, pétillants. Le tout, accompagné de mélodies pop et entraînantes. Oui, Jenifer a grandi, évolué, au fil des textes. Au gré de belles collaborations artistiques. Jenifer est heureuse, épanouie, bien dans sa tête, assurément. Juste à l'image de son nouvel opus aux sonorités laissant dans leur sillage rythmé, une bonne humeur contagieuse...

 

 Rencontre avec Jen, ou Jenifer, qui a pris le temps de répondre à nos questions. Sans détour. Sans se départir de son sourire.

 

Ce nouvel album, Appelle-moi Jen, correspond-il, plus que les précédents, à votre personnalité ?

 En fait, chacun de mes albums est en phase avec l'âge que j'avais... Sans être purement autobiographique, ils sont plutôt fidèles à ma personnalité. Pourtant, je suis la même, mais je grandis (façon de parler, je ne suis pas très grande...), que ça plaise ou pas. Je reste une interprète, mais j'ai surtout souhaité d'avantage jouer au chef d'orchestre pour la création de celui-ci. Je suis fière d'avoir pu faire confiance aux personnes qui m'ont portée sur ce disque. Ils ont su aller au bout de mes envies et au-delà de l'idée que j'avais dessinée. Je voulais explorer de nouvelles sonorités, que les gens aient envie de se déhancher sur certains titres, taper du pied ou hocher de la tête... J'ai beaucoup pensé à la scène aussi. Aborder un son différent me plaisait pour provoquer de nouvelles rencontres professionnelles... On grandit de l'échange et des rencontres que l'on peut faire. L'échange entre musiciens, en studio ou sur scène, m'a nourri et me nourrit encore. J'apprends beaucoup.

 

Jenifer a grandi et semble, paradoxalement, devenue moins sage. Jen est-elle plus fun, moins policée ?

 Je doute que ceux qui me connaissent, ou qui m'entourent m'aient un jour trouvé fade ou sinistre... À eux de vous le dire. Mais il est vrai que je suis mieux dans mes baskets aujourd'hui qu'à la fin de mon adolescence. Je crois avoir toujours eu un caractère bien trempé, avec peut-être la sagesse ou la malice de solder un éventuel conflit par des éclats de rires plutôt que par un duel au sabre. Je revendique l'humilité d'avoir porté et chanté des textes qui parlaient de choses que j'ai vécues ou que j'aurai pu vivre. A-t-on, vraiment, à 20 ans la crédibilité, ou le vécu pour parler de choses qui vous dépassent ? J'ai 28 ans et pourtant déjà la sensation étrange d'avoir vécu plusieurs vies très distinctes. J'en sors grandie.

 

« J'enfile une veste et un verre de vodka. Tant pis si j'empeste la trouille et le tabac ». Les paroles du premier single Je danse vous ressemblent-elles, certains soirs ?

 Je n'aime pas la vodka (rires). Tout est dit. Mais j'avoue que je suis déjà passée par cet état de mal-être où la fuite paraît être la seule issue. Mais, il y a longtemps. Et contrairement au personnage de la chanson, il n'y avait pas de rapport avec un chagrin d'amour. Je suis plus forte que ça. À ce niveau-là... Les sorties nocturnes occasionnelles et entre amis, ça fait un bien fou, c'est un exutoire. Mais se saouler à s'en rendre malade... Pas pour moi (rires). J'ai aimé cette chanson à la première écoute. J'ai voulu jouer avec et je l'aime toujours autant. Pourtant le texte n'a rien de drôle en fait. Heureusement la musique prend le dessus.

 

« Saoule sur la piste », « Je danse jusqu'à rire ». Est-ce la nouvelle Jenifer, plus rebelle, ou l'icône de la génération binge drinking (l'hyper alcoolisation) qui s'exprime ? Quelle horreur, mais non ! C'est l'histoire d'une fuite. L'histoire d'une fille qui n'arrive pas encore à dépasser son chagrin d'amour, la peur de ne jamais aller au delà... Et s'étourdit dans la transe d'une danse nocturne et la liesse collective.

 

 Cette peur, ne l'a t-on pas, tous, vécue, un soir au moins ?

 La notion d'ivresse tient tout autant, d'ailleurs, à la danse et aux lumières qui tournoient au-dessus d'elle, qu'au verre de vodka bien tassé qu'elle a ingurgité.

 

Vous arrive-t-il de penser que « la nuit est moins pire », comme dans vos chansons ?

 Parfois oui, la nuit est un cocon bien confortable. Mais parfois elle peut être source de solitude et de mal-être. Quelle triste question pour ces fêtes de fin d'année ! (rires). En tout cas, je ne le souhaite à personne. Pour moi, tout va bien, merci !

 

Comment définiriez-vous Jen, en quelques mots ?

 Difficile de se définir soi-même... Jen, c'est moi dans la vraie vie. C'est comme cela que tous mes potes ou ceux que j'aime m'appellent...

 L'idée n'est pas de moi et je l'ai trouvée sympa car, sans pour autant être autobiographique, il y a de moi ou de ce que j'aurai pu être dans chacune de ces chansons. Jen est sans doute moins sur la défensive que ne pouvait l'être Jenifer.

 

Votre précédent album, Lunatique, avait pour invités de marque M et Guillaume Canet. Difficile de faire mieux...

 Si le name dropping est une quête, c'est vrai qu'il est difficile de faire mieux. Mais j'en suis presque à regretter de les avoir crédités sur l'album, là où leur clin d'oeil était spontané et sincère, l'un comme l'autre. Simplement parce qu'ils avaient adoré le titre sur lequel ils ont posé quelques notes de guitare... Personnellement, et sans doute est-ce de la vanité, mais je fuis le name dropping. J'aime à croire que le talent n'a ni âge ni notoriété avérée...

 

Avez-vous vraiment choisi les textes de cet album avant même de savoir quels en étaient les auteurs ?

 C'était un souhait très réfléchi. Je ne voulais pas me laisser influencer par le nom d'un auteur « parce que ça fera chic ». Je reste très cohérente avec ma fuite du name dropping... (rires.) J'ai lu énormément de textes et choisi ceux qui me parlaient.

 Drôle de coïncidence qu'en définitive, l'essentiel des textes retenus ait été écrit par deux auteurs et pas des moindres : Jérôme Attal (dont j'avais adoré le premier roman) et Pierre Dominique Burgaud, dont j'avais adoré le travail pour le Soldat Rose ou le magnifique La Vie Saint-Laurent d'Alain Chamfort. Je ne les ai rencontrés qu'après avoir commencé le travail sur les chansons composées sur leurs textes. Leur réaction positive n'en a été que plus rassurante.

 

Envisagez-vous d'écrire vos textes, ou de composer, prochainement ?

 J'écris beaucoup, pour moi... Et pour moi seule. Je n'imagine pas mes textes en chanson, sans doute par pudeur... Et surtout parce que je trouve que le talent des auteurs est écrasant face à mes modestes phrases. J'avais co-composé quatre chansons de mon précédent album. Je n'ai pas cherché à placer mes compos à tout prix. J'ai pris énormément de plaisir à travailler avec les compositeurs. Ce rôle de chef d'orchestre face à tous ces mecs qui travaillaient pour moi était épanouissant. Je ne fais pas partie de ceux qui aiment s'isoler pour faire de la musique. J'aime trop cet échange artistique. Le travail à deux ou à plusieurs est beaucoup plus enrichissant.

 

À quand la tournée ?

 Elle commencera en avril prochain et durera près d'un an. Je n'ai pas encore de dates sur l'île à vous annoncer, mais on viendra en Corse pour quelques concerts ou festivals, C'est clair !

 

À l'instar de Nolwen (ex-Star académicienne elle aussi), qui s'est mise au chant breton, seriez-vous tentée par des textes en corse ou en nissart, langues régionales de vos origines ?

 En nissart, non. Je ne le comprends pas et ne le parle pas non plus. En revanche, je comprends le corse. J'aime toujours autant écouter ou chanter sur mes vieux albums des Muvrini, Chjami, Canta u Populu Corsu, Petru Guelfucci, etc. Sur scène, avec plaisir, mais pour un album entier, je manque encore un peu de bouteille pour rivaliser avec ces noms qui portent et honorent la langue corse. Un jour, sans doute... Je le souhaite de tout mon coeur.

 

D'ailleurs, quelle place occupe la Corse dans votre vie d'aujourd'hui ?

 Je suis née à Nice et ma vie a toujours été partagée entre la Corse et le Continent. Dans ma tête, je travaille à Paris et je vis en Corse. Ici, j'ai la plupart de ma famille, l'essentiel de mes amis. L'éducation que j'ai reçue, ces valeurs que je ne perdrai jamais, toutes viennent de ces terres. Mon coeur a toujours été là, et le restera.

 

 Appelle-moi Jen, dans les bacs depuis le 29 novembre.

 


 

LaLibre.be du 27/12/10 - Jenifer, daltonienne de l’amour

 

 Du haut de ses 28 ans, la Niçoise, Lily Allen à la française, est une valeur sûre de l’Hexagone. Elle veut qu’on l’appelle Jen et s’aventure en eaux electro-pop dans son quatrième album.

 Rencontre

 

 C’est l'effervescence dans les couloirs sous-terrains de Forest National, en ce glacial vendredi 10 décembre. Mais la chaleur s'installe progressivement entre les murs. Dès le soir venu, chanteurs, humoristes et autres personnalités investiront la scène du bunker pour la bonne cause et l'association Make A Wish , qui, chaque année à la même période, s'attèle à la réalisation des vœux d'enfants malades. Mais nous n'en sommes encore qu'au stade des répétitions. Sous les projecteurs, Maurane et Adamo peaufinent les arrangements de leur duo devant un parterre de techniciens bruyants. Puis, quelques mètres plus loin, nous sommes happés sous les gradins et suivons la rumeur qui serpente et résonne. A l'envers du décor, c'est un joli ballet faussement désordonné qui se déroule, avec son lot d'artistes, d'attachés de presse, de photographes, de journalistes ou de têtes blondes en pleine répétition de leur chorégraphie... Tout au bout du dédale, après maints contrôles de sécurité, autant de sourires et de poignées de mains, la porte de sa loge s'ouvre enfin. Et l'on découvre la chanteuse Jenifer, qui fêtait ses vingt-huit printemps il y a trois semaines à peine, en flagrant délit de grillage prohibé. Belle et surprise mais pas gênée de s'être faite prendre la main dans le sac - ou plutôt dans le paquet.

 

 Une cigarette en "stoemeling", démarche toute bruxelloise, pour une brunette du Sud qui semble aussi à l'aise qu'à la maison, à ce détail près qu’"ici, ça manque cruellement de cendrier". Pas étonnant d'ailleurs de croiser la chanteuse dans ce genre d'événement. Que ce soit pour l'association Chantal Mauduit Namasté dont elle est marraine (qui tente d'améliorer les conditions de vie et de scolarité des enfants de Katmandou, NdlR.), pour l'association Rêves, ELA ou le collectif If, sur scène avec les Enfants de la Terre de Yannick Noah ou aux côtés des Enfoirés de Coluche, Jenifer Bartoli ne rechigne jamais lorsqu'il s'agit de mettre sa notoriété au service d'associations caritatives. Surtout pour les enfants. "Ça paraît évident... Ce n'est qu'un peu de mon temps à leur consacrer. Si ça peut apporter un peu de bonheur dans leur vie pas toujours facile, comment pourrais-je leur refuser? D'autant que les enfants me donnent tellement d'amour. C'est moi la chanceuse dans l'histoire..." Et plus encore depuis qu'elle est maman. "Mon fils, c'est mon moteur. Ma priorité, mon équilibre. Entre nous, c'est fusionnel, mais sain (je crois)... Je lui demande toujours son avis. Il aime mon album, surtout la musique. Mais, en général, il est plus rock. Ça va de Deep Purple à Arctic Monkeys..." Quoi de plus normal finalement pour le fils d'une Lily Allen à la française, qu'on a toujours sentie plus rock elle aussi, en dépit de son statut de star-académicienne honoraire et d'un répertoire plus proche de la variété. "C'est la musique que j'écoute beaucoup. Après, on s'adapte au potentiel qu'on a. Mais on me l'a déjà dit. Peut-être parce que je suis une fille qui ne mâche pas ses mots, qui est très sincère dans ses démarches... Peut-être parce que le public m'a connue très changeante... A la Star Ac', j'étais en colo, j'ai pris ça à la rigolade, et je me suis blindée pour me protéger. Certains ont encore en tête cette image. Mais de moins en moins. J'ai l'impression d'avoir vécu deux vies depuis cette époque..." Presque.

 

 On découvre sur son quatrième album une Jenifer plus femme, sûre d'elle et plus déterminée, qui foncera quitte à trébucher sur des mots de Pierre-Dominique Burgaud, Jerôme Attal, David Verlant ou de Rose, autre brunette épicée. Musicalement aussi, d'ailleurs, avec des claviers et une pop qui se teinte pour la première fois de vives couleurs électroniques - voire de clins d'œil aux années quatre-vingt - sous l'impulsion de Pierrick Devin et Pierre Guimard, respectivement artisans des succès de Cassius et de Lilly Wood&The Prick. Un univers plus synthétique qui ferait presque songer à Sébastien Tellier, un phrasé rétro qui évoquerait à s'y tromper celui de notre Lio. "Le son est plus affirmé. Dans ce que je raconte, je suis plus affirmée aussi. Je ne voulais pas parler d'amour et, bien évidemment, j'ai craqué pour des textes qui parlaient d'amour. Au final, je me suis dit qu'il y aurait forcément des gens qui pourraient s'y retrouver. Ce sont des chansons qui m'ont touchée. Et pas seulement parce qu'elles sont personnelles. Aucune d'elles n'est totalement autobiographique, disons plutôt qu'il y a des traits de ma personnalité à droite à gauche..." Si Jen dégaine, au fil de ce dernier disque, plus d'un refrain souriant, on décèle parfois un brin d’amertume côté cœur, en filigrane. "Il y a un côté noir. Mais le mot est trop fort. Plutôt mélancolique alors. Le tout sur une toile de fond rythmée. Ça fait partie de ma personnalité. Plutôt heureuse mais avec ses moments de doute. C'est pour ça que je me retrouve bien dans ce que je chante aujourd’hui. Ces mélanges de sonorités correspondent parfaitement à mon humeur du moment. Pas d'amertume, non. C'est plus taquin. Espiègle. Tout va bien, je suis très amoureuse en ce moment. C’est juste un jeu..."

 

 La chanteuse y endosse, le temps d'un titre ("Le Dos Tourné", NdlR.), le joli et triste rôle de "daltonienne de l'amour", bafouée mais pas dupe. "J'adore cette expression, l'image me correspond parfaitement. Toujours dans l'imaginaire et à la fois très terre à terre". Avant d'enfiler une veste et un verre de vodka, au risque d'empester la trouille et le tabac... Comme elle le danse à tue-tête sur les ondes hertziennes, pour le plus grand plaisir des filles de 7 à 77 ans. Car, au-delà du capital sympathie dont elle jouit, Jenifer semble avoir cette faculté déconcertante de parler à la gent féminine sans distinction de générations. Ou en tous cas de moins en moins. Un constat qui lui va. "Ma musique n'a aucune cible. Moi c'est plutôt "Qui m'aime me suive". Ceux-là sont présents depuis le départ, ceux-ci sont montés en cours de route, d'autres encore sauteront sans doute en marche... Tout me va. Même si j'aime à penser que certains ont grandi et évoluent encore avec moi."

 

 Elle est bien loin celle qui attendait l'amour, il y a presque dix ans. Mais toute proche en même temps. Une petite brune aux yeux noisettes brillants, qui fredonne naïvement quelques chansons d'amour. Une grande ado à la chevelure ébouriffée, qui fume sa clope en cachette dans les coulisses. Une jeune femme de caractère, qui sait ce qu'elle veut et plie mais ne rompt pas. Une maman. Une artiste. Une daltonienne de l'amour.

 

par Nicolas Capart

 


 

L'Union du 12/12/10 - Appelez-la Jen !

 


 

L'Union du 09/12/10 - Jennifer à Champagne FM

 

 En promotion pour son 5e album « Appelez-moi Jen » dans les bacs depuis le 29 novembre, Jenifer a bravé la neige pour répondre en direct aux questions d'Emmanuel Poli et rencontrer cinquante auditeurs privilégiés. La jeune femme s'est expliquée sur ce nouvel opus, un tournant musical dans sa carrière, avec cette fois des sons électro, et des textes avec mélange des genres à la fois gai et mélancolique, avec pour fil conducteur ses sentiments et une implication totale jusque dans le choix des couleurs de la pochette. Excitée à l'idée de partir en tournée, Jenifer a promis de faire son possible pour qu'une date soit réservée dans la région. L'album a été entièrement réalisé pour la scène, il ne se jouera pas dans des zéniths mais plutôt dans des théâtres car pour elle ces lieux ont une âme : « Je veux enfermer mon public dans ma bulle et danser avec lui en me nourrissant de ses bonnes ondes ». Après huit ans d'expérience dans la variété, Jenifer a voulu toucher un public plus large. Avec son talent d'interprète, Jen se joue des textes avec espièglerie. Dans cet opus, elle intègre ses émotions, miroir qui reflète une image où chacun peut se reconnaître. En mot de la fin pour ce carrefour de star, Jen a offert aux auditeurs une chanson a cappella « Je danse » avant de se prêter à une longue séance de dédicaces et de photos. Jenifer est repartie rapidement pour assister à une émission à Paris, les bras chargés de cadeau comme si le père Noël était passé avant l'heure. Tiphany et Alexandra, deux fans depuis ses débuts, trouvent que ce nouveau style lui correspond à merveille : « On l'adore et on grandit avec elle ».

 


 

RFI Musique du 08/12/10 - Jenifer, libre comme l’air

 

 Jenifer joue la provoc' et s’affranchit de son image avec Appelle-moi Jen, son quatrième album studio. Elle y incarne une noceuse noctambule et désabusée, qui nous embarque sur des dancefloors électro-pop et nous invite à nous méfier des apparences, entre insolence et fantaisie.

 

 RFI musique : Alors que votre disque précédent, Lunatique, révélait des accents presque ska, Appelle-moi Jen est résolument tourné vers les dancefloors tendance années 80. Pourquoi ce virage ?

 Jenifer : J’avais envie de nouvelles sonorités pour cet album. Il reste très pop, les synthés et les influences 80’s créent le changement que je recherchais sans qu’il soit trop radical. J’avais également besoin de retrouver un son un peu rock, en mélangeant des guitares, ou parfois plus aérien sur certains morceaux, comme Le Risque, qui est une chanson plus éthérée et planante.

 

 L’envers du paradis rappelle Etienne Daho, et Les Autocollants, Luna Parker. Quels artistes ou ambiances de cette époque vous ont inspirée ?

 La musique des années 80 ne me touchait pas auparavant, car je n’étais pas sensible aux grosses machineries et à tout ce qui était synthétique. J’y suis venue plus tard en me rendant compte que c’était celle qui me faisait le plus danser. J’en avais aussi envie pour la scène, pour que le public puisse s’évader un moment en dansant. J’ai fait les bonnes rencontres pour aller au bout de cette idée-là, sans penser à un artiste en particulier. En revanche, Pierrick Denin et Pierre Guimard, qui ont réalisé l’album, ont eu l’idée d’un clin d’œil à Stevie Wonder, dont je suis fan, et ont ainsi fait appel au groove de Jean-Max Méry au clavier pour le morceau Le Dos tourné.

 

 Avez-vous de nouveau participé à la composition des morceaux ?

 Je me suis encore plus investie pour cet album-là. Je savais où j’avais envie d’aller, et suis partie en séminaire musical avec les compositeurs que j’avais choisi. J’ai joué un peu le "chef d’orchestre" au niveau de la réalisation, et ai surtout participé aux arrangements. Lorsque j’ai écouté pour la première fois le titre Je danse, par exemple (signé par Chat, Siméo et Florent Lyonnet du groupe Jamaica), il était réalisé d’une manière totalement différente. On l’a donc tordu pour l’emmener où on voulait.

 

 Comment avez-vous choisi les chansons de l’album ?

 On m’a envoyé énormément de chansons et j’ai essayé de faire le tri au coup de cœur. J’ai craqué sur certaines plumes, qui m’ont inspiré une interprétation différente et dont je sentais que les syllabes allaient bien sonner. Je ne voulais pas de textes trop intellos car ça ne me correspondait pas et ça aurait mal collé au niveau de la musique. Je voulais que les gens puissent les comprendre dès la première écoute, sans que ce soit ultra léger non plus.

 

 Vous parlez d’amour, de trahison, de mensonges, mais aussi de séduction et d’indépendance, avec des titres comme Pole Dance et Pas que ça à faire, qui se suivent sur l’album. S'agit-il d’une revendication féministe ?

 Je ne voulais pas forcément parler d’amour au départ, et finalement je ne fais que ça ! C’est difficile de ne pas en parler car c’est un thème assez fédérateur, mais je le fais d’une autre manière. Il y a un côté joueur qui me correspond davantage. Je suis plus taquine à l’égard des garçons dans ce disque-là que dans les précédents, et, si je me retrouve dans certains textes, le poing levé "girl power" n’est pas mon truc pour autant.

 

 N’avez-vous pas peur de dérouter le public en prenant une telle direction musicale ?

 Cet album est encore différent et les personnes qui me suivent peuvent ne pas adhérer à la musique que je leur propose. J’aime m’amuser en studio, explorer d’autres univers et me nourrir de ça. Alors je ne regrette pas de prendre ce risque car je suis allée au bout de mes convictions. Je fonctionne au jour le jour artistiquement, et j’ai soif d’apprendre en permanence. Chacun de mes albums correspond aussi à un âge, avec ses "envies du jour".

 

 Vous avez fait vos premiers pas sur les planches il y a un an (dans Les Monologues du Vagin d’Eve Ensler ndlr), et confiez aujourd’hui la scénographie de votre tournée à Cyril Houplain, qui est le créateur de l’univers visuel de Matthieu Chédid. Est-ce pour créer sur scène un nouveau personnage ?

 Je veux proposer quelque chose d’original au public qui se déplace pour nous voir, et les faire participer, sans me contenter d’un décor posé. D’où l’envie de me confier à un metteur en scène pour qu’il me fasse jouer. Ce concept me permet de me surprendre aussi et de me prêter encore plus au travail d’interprète. On sera nombreux sur cette tournée et il y aura un véritable jeu de scène avec les musiciens. Une de mes amies, Sandra Derlon, qui est multi-instrumentiste, jouera notamment la comédie. Les anciens morceaux seront également revisités afin de les faire redécouvrir.

 

 Votre tournée précédente s’est achevée par une série de concerts à Libreville, au Gabon. Vous reprenez la route avec cet album d’avril 2011 à juin 2012, allez-vous renouveler l’expérience ?

 Je l’espère. J’aime l’Afrique et si je peux aller jouer sur des scènes différentes et atypiques j’y vais sans réfléchir. Quand on m’a proposé de jouer au Gabon, j’ai foncé car c’est un pays que je connaissais déjà, j’y étais allée à plusieurs reprises. Mon père a travaillé là-bas dans mon enfance, et, si je n’y ai vécu que trois mois, je suis tombée amoureuse de ce pays, des gens, des rencontres que j’y ai faites, et j’y retourne souvent en vacances. On est en train de structurer la tournée, la première vague de concerts est annoncée et rien n’est encore fixé à l’étranger. Mais l’envie reste présente et l’échange avec le public y est très intense et complètement différent encore !

 

 Jenifer Appelle-moi Jen (Mercury) 2010

 En tournée à partir d’avril 2011.

 En concert les 19 et 20 mai 2011 au Trianon à Paris.

 

 Marie-Catherine Mardi

 


 

Nord Eclair du 02/12/10 - Jenifer, dansante et à la relance

 

Le titre de l'album « Appelle-moi Jen » ne sonne-t-il pas trop adolescent ?

>> Je ne me suis pas trop pris la tête pour mon titre d'album. C'est venu sans crier gare en plein enregistrement. C'est aussi quelque chose que je dis assez souvent. Ce n'est pas un album de la maturité. Il y a un côté nostalgique, décomplexé, spontané, frais.

 

L'humeur était-elle dansante ?

>> J'avais vraiment envie de nouvelles sonorités, d'explorer d'autres horizons tout en restant très pop. J'étais très curieuse de travailler avec des gens qui venaient d'univers différents du mien.

 

Ceux de l'électro et des années 80 ?

>> Absolument. Il y a aussi un côté funky - je pense au Dos tourné - ça groove parfois. C'est un mélange de sonorités qui me correspondent aujourd'hui et que j'avais envie de défendre.

 

Avez-vous une affinité particulière avec le son des années 80 ?

>> Pas spécialement. On connaît tous les morceaux de cette époque. Ce serait mentir de dire que j'ai grandi avec eux puisque je suis née en 1982. J'étais plutôt années 60, 70 alors que l'univers 80 ne faisait pas forcément partie de ma discothèque. J'y suis arrivée il n'y a pas si longtemps. Je suis rendu compte que quand je sortais, c'était les chansons sur lesquelles je me levais et qui me faisaient vachement bouger du pied et de la tête. Je n'ai jamais eu autant de claviers sur un album.

 

Un besoin de se renouveler ?

>> Cela paraissait un peu fou à la base pour moi mais j'aime me lancer des défis différents à chaque fois.

 

Un déclic particulier ici ?

>> Je me suis ressourcée puis j'ai fait du théâtre (Les monologues du vagin, ndlr). Une jolie parenthèse et une expérience extraordinaire. Cela m'a beaucoup apporté sur le plan artistique et psychologique.

 

Vous disiez pourtant que vous n'étiez pas à l'aise pour vous exprimer en public...

>> J'attendais vraiment de voir ce que cela allait donner. J'ai longtemps hésité avant de me lancer, mais j'ai eu les encouragements du metteur en scène. Les deux comédiennes à mes côtés m'ont également apporté leur confiance. Comme je ne parle pas de moi, c'est moins difficile.

Quand je me livre personnellement, je bafouille, je perds un peu pied.

 

Pourquoi de nouveaux auteurs comme Pierre-Dominique Burgaud (Alain Chamfort, Le Soldat Rose, Louis Chedid) et Jérôme Attal (Florent Pagny) ?

 

>> J'ignorais totalement que Pierre-Dominique Burgaud avait fait tant de choses avant. Je connaissais Jérôme Attal, par contre, pour ses livres. J'avais demandé à mon directeur artistique de ne pas me donner le nom des auteurs. Je ne voulais pas les connaître. Une soixantaine de textes m'ont été envoyés, j'ai fait ma sélection et je suis partie avec trente d'entre eux en séminaire en Corse. Après, je suis rentrée en studio avec Pierrick Devin et Pierre Guimard et on a travaillé en immersion totale.

 

Le single « Je danse » a-t-il été envoyé en aveugle pour les radios ?

>> Complètement. On a fonctionné un peu à l'ancienne. Je savais néanmoins ce que je voulais mais il n'y avait rien de prêt. On était encore en plein atelier d'écriture.

 

Les textes abordent l'amour sous différents angles. N'était-ce pas un thème que vous ne vouliez pas évoquer initialement ?

 

>> C'est vrai que j'avais dit à mon directeur artistique de me proposer des textes qui ne tournent pas autour de l'amour. Je ne voulais pas de ce thème qui est assez récurrent dans ma tête. Et finalement, je ne parle que de ça (rires). J'ai craqué sur ces textes-là parce qu'il y avait une part où je me retrouvais parfois. J'imaginais aussi bien la musique dessus. De toute façon, je ne voulais pas trop intellectualiser mes textes.

 

Êtes-vous du genre à vous évader sur le dance-floor, comme la fille de « Je danse », après une rupture ?

>> J'aurais pu et je pourrais mais je pense que ça va parler à d'autres gens aussi. Ce ne sont pas des textes autobiographiques. Après, ce personnage m'a amusée.

 

Vous ne les ménagez pas les hommes sur ce disque...

>> Je les taquine. Cela n'a rien de bien méchant. Je suis un peu joueuse et ironique, je ne suis pas du genre à démolir les mecs.

 

N'était-il pas question de chansons de Christophe Maé pour cet album ?

>> Il y a beaucoup de conneries qui ont été racontées. Comme je ne donne rien, on se permet d'inventer des choses.

 

Comment avez-vous vécu ces trois dernières années un peu troubles ?

>> Le « foutez-moi la paix », je l'ai pensé très fort pour certaines personnes.

 

La presse people ?

>> (Agacée). J'en ai ras le cul d'en parler à chacune de mes interviews. Je n'ai vraiment pas envie de lui donner de l'intérêt. C'est quelque chose que je ne pardonne pas mais j'essaie de faire abstraction et de ne pas m'éterniser sur le sujet. On s'en fiche de ma vie !

 

Étiez-vous honnêtement satisfaite des concerts de votre tournée précédente ?

>> Je suis contente de toutes les tournées que j'ai pu faire.

 

Même votre première date au Zénith de Lille où vous avez curieusement attrapé un fou rire sur l'émouvant « Donne-moi le temps » ?

>> Ah bon ? (Fuyante). C'est certainement parce qu'un technicien a dû me dire une connerie dans l'oreillette.

 

Heureuse aujourd'hui ?

>> Je suis très épanouie et puis, vous savez, je suis une fille très équilibrée.

 

Loin de nous l'idée de penser le contraire. Pourquoi dites-vous ça ?

>> Je préfère devancer la question que peuvent se poser certaines personnes.

 

PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICE DEMAILLY

 


 

Dhnet.be du 30/11/10 - Appelez-la Jen, puisqu’elle vous le demande…

 

 Jenifer sort son 4e album studio : nouvelles plumes, nouveau producteur, nouvelle vie…

 

 BRUXELLES Une silhouette menue, au teint hâlé, fume rêveusement une cigarette à l’entrée du building d’RTL. Engoncée dans une veste de fourrure, une grosse écharpe autour du cou, c’est à peine si l’on reconnaît Jenifer… Ce n’est que quand elle vous tend une main un peu frigorifiée et qu’elle se présente gentiment qu’on se dit que c’est bien elle, cette jeune fille née à la télévision voici dix ans et qui a, depuis, accompli un sacré parcours dans la musique.

 

 Vos fans risquent d’être surpris à l’écoute d’Appelez-moi Jen…

 “Oui, c’est vrai, c’est encore différent de ce que j’ai fait jusqu’ici. J’aime bien relever des défis et prendre des risques. J’ai soif d’apprendre et de rencontrer des gens, pour établir un maximum d’échanges. Et ça m’amène ailleurs, sur cet album, parce que j’ai fait des rencontres que j’ai un peu provoquées. Pour aller au bout de mon idée, j’avais envie de trouver des sonorités encore différentes, j’avais envie de chanter différemment, les textes m’ont inspirée différemment.”

 

 Vous avez travaillé sur base des textes ou de la musique ?

 “Nous nous sommes basés, d’abord, sur les textes. J’avais fait cette expérience avec Lunatique, mon troisième album qui avait plutôt bien fonctionné. Tout est allé relativement vite. Une fois que je me suis ressourcée, moi, faut que ça avance, que ça aille vite. Je savais où j’avais envie d’aller. J’ai pris rendez-vous avec mon directeur musical chez Universal, je lui ai fait part de mes envies, de la vision globale que j’avais de mon album. J’ai écouté énormément de choses, j’ai sélectionné des compositeurs et j’ai craqué sur certains. Des gens qui venaient d’univers différents du mien…”

 

 C’est vous, également, qui avez choisi le réalisateur ?

 “Oui. Je voulais, après être partis dans tous les sens, que l’album soit quand même le plus homogène possible. C’est Pierrick Devin qui l’a réalisé, mais comme il travaille avec quelqu’un d’autre, finalement, on était trois et on a bossé de manière très complémentaire. C’étaient un peu des retrouvailles, parce qu’il avait été assistant ingénieur du son sur mon premier album. Pierre Guimard non plus n’était pas du tout du même univers que le mien : lui vient plutôt de la nouvelle chanson française. Bref, tout ça ensemble, cela a donné un album plutôt spontané. On était en séminaire en juillet, je suis rentrée en studio mi-août et le mix a été terminé mi-octobre. Entre-temps, on avait déjà envoyé un titre en radio, Je danse.”

 

 Vous dites que vous aviez une idée assez claire de ce que vous vouliez. Elle venait d’où cette idée-là ?

 “De ce que j’écoute, quand je sors, aussi. Il y a des influences musicales qui me parlent, qui me font danser. Je voulais qu’il y ait quand même une certaine continuité, je ne voulais pas un truc trop barré ou tout à fait électro parce que ça ne me correspondait pas. J’avais envie que les gens soient surpris et de me surprendre moi.”

 

 Mais ce n’est pas en réaction à quelque chose, pour casser une image ?

 “Non, pas du tout. C’était une envie actuelle. Je ferai quelque chose d’autre ensuite, peut-être. J’avais aussi envie de pouvoir proposer autre chose pour la scène.”

 

 C’est une démarche assez rare en France, mais pas chez les Anglo-Saxons : Madonna s’est réinventée à chaque album…

 “C’est vrai. Et elle l’a plutôt bien fait. Mais c’est très risqué en France. En particulier pour moi qui viens de la Staracad’, etc. Mais, moi, c’est ce qui m’excite : j’ai soif d’apprendre, en permanence. Fonctionner mécaniquement, ce n’est pas mon truc.”

 

 Les auteurs, vous les avez choisis parce que vous les connaissiez ?

 “Du tout. J’ai écouté les titres sans savoir de qui ils étaient. J’avais envie d’avoir des plumes nouvelles et j’ai précisé que je ne voulais pas parler d’amour, encore. Finalement, l’album ne parle que de ça. (rires) J’ai craqué sur ces textes. Ils me parlaient, il y avait un côté espiègle, joueur. J’ai sélectionné une trentaine de textes. Le seul auteur que je connaissais, c’était David Verlant, qui avait écrit la quasi-totalité de Lunatique. Et puis, il y a eu Jérôme Attal, dont j’adorais les bouquins… Ce n’est pas très intellectualisant, les textes que je défends. J’aime qu’on comprenne directement, que les textes soient fédérateurs. Qu’on puisse se retrouver dans mes chansons.”

 

 Ce son des années 80, en tant que consommatrice de musique, vous ne l’avez quasi-pas connu. Vous étiez môme !

 “J’étais plus 60-70, malgré mon jeune âge : je suis née en 1982. Mais mon père écoute encore beaucoup de musique de cette époque, la Motown. Jusqu’ici, j’étais plus dans les sonorités plus ethniques, plus groove. Mais là, j’avais vraiment envie de quelque chose de plus 80, plus synthétique, mais pas trop non plus. C’est un mélange de musique qui me correspond actuellement.”

 

 On sent une manière très libre ou libérée de chanter…

 “J’ai toujours été très libre, sur mes albums. Simplement, là, j’ai été inspirée différemment. Parfois, je chante même sur le fil, c’est à peine juste. L’envers du paradis, par exemple. C’est la voix que j’ai toujours eue mais je n’avais pas encore eu l’occasion de montrer cette facette-là parce que les textes m’inspiraient différemment.”

 

 C’est sûr que quand on chante Pole dance, on peut se lâcher autrement !

 “C’est clair. Ça me fait chanter différemment… L’idée m’est venue en studio, quand j’étais en création.”

 

 C’est clairement l’album d’une fille, selon vous ?

 “Oui, mais je suis sûre que ça va parler à certains mecs. Mais c’est vrai qu’il y a un côté un peu féministe, ironique avec les garçons. Même si je ne suis pas du tout girl power. Tout ça reste très sympa.”

 

 Il y a quelques années, en tournée, vous disiez ne vouloir qu’une chose : être heureuse avec votre musique…

 “Et ça n’a pas changé. J’aime la musique et – je vais encore parler des rencontres – j’aime tenter des choses, être en studio, monter sur scène avec des décors différents. Là, je vais repartir sur la route avec un spectacle encore différent. Pour la première fois, je vais avoir un metteur en scène.”

 

 Ah oui ?

 “Oui. C’est Cyril Houplin, qui a un peu contribué à créer le personnage de M, il a fait le Soldat Rose. C’est un graphiste, qui touche à tout. Il est venu en studio écouter ma musique et il a été agréablement surpris et inspiré par ma musique. Du coup, on va pouvoir proposer quelque chose de différent au public, on va partir dans des théâtres, faire bouger le décor. Il y aura un échange, auquel je tiens, avec le public.”

 

 Cela fait un petit bout de temps, maintenant, que vous êtes sur la route. Vous avez l’impression que le public grandit avec vous ?

 “Il y a des gens qui ont lâché, d’autres qui sont toujours là, qui ont grandi avec moi et ça, c’est magnifique. Et puis, il y en a qui adhèrent à ma musique maintenant. Je reçois des témoignages, des lettres qui me font dire ça… C’est un vrai mélange et j’adore ça. Ah oui, j’oubliais : il y a aussi des gens qui ne m’aiment pas du tout. C’est le jeu…”

 

 Les gens qui vous découvrent aujourd’hui, vous vous demandez ce qu’ils pourraient penser de vous il y a dix ans ?

 “Non, parce que j’assume tout parfaitement. Si c’était à refaire, je referais tout de la même manière. Chaque album correspond à une période, à un âge aussi. Là, j’avais envie de raconter autre chose, c’est ce que j’essaie de faire à chaque fois.”

 

 Ça va faire dix ans, déjà !

 “Ben oui, déjà. Certaines filles avaient 14 ans à l’époque, ce sont des femmes aujourd’hui et je trouve ça super-beau.”

 

 Ça veut dire qu’il va se passer des choses spéciales pour fêter ça sur scène ?

 “Je vais fonctionner encore avec mon feeling et ce n’est pas par rapport à mes dix ans de carrière que je vais faire quelque chose de spécial, non.”

 

 Vous dites avoir besoin de vous ressourcer, entre deux albums. Là, vous n’avez pas eu beaucoup de temps…

 “Non, mais suffisamment… J’ai fait du théâtre, j’aime me retrouver dans mes terres, en Corse. Retrouver mes amis, vraiment. J’arrive à concilier mon métier, qui est ma passion, avec ma vie de maman, de jeune femme…”

 

 Superwoman, c’est vous ?

 (rires) “Je suis super-bien organisée. Tout est question d’organisation ! Pour l’instant, je m’en sors bien. Il est cool, ce métier-là : je n’aime pas la routine et ça me permet de garder un certain équilibre. Je peux aussi me retrouver dans mon jardin secret et ça me permet de ne pas péter les plombs.”

 

 Interview > I.M.

 


 

Dhnet.be du 30/11/10 - Avec le fils de Geluck

 

BRUXELLES Quand son directeur artistique lui a parlé d’un séminaire, pour confronter les auteurs et les musiciens de son futur album, Jenifer avoue avoir tiré une drôle de tête. “J’ai trouvé ça à la fois un peu étrange et un peu conventionnel. Je me suis dit que ça allait être une sorte de compétition entre les auteurs. Au départ, j’ai dit non, j’ai voulu les rencontrer au studio… Je me braquais sur ce mot de séminaire”, dit-elle.

 

 Mais finalement, une fois arrivés dans le Nord… de la Corse, c’était super ! “On avait une super-maison, j’ai rencontré des gens fabuleux, comme Coco Royal – Antoine (le fils de Philippe Geluck, NdlR), qui est un type formidable. Des gens aux cursus et aux personnalités musicales différentes. On s’est retrouvés comme dans une colonie de vacances, à faire de la musique – ce qu’on aime, finalement. L’ambiance était très feu de camp, je mettais mon grain de sel partout, j’étais la seule nénette et c’était cool.”

 

 Bref, chouchoutée, choyée, Jenifer a travaillé… au soleil, dans les meilleures conditions qui soient. Un bonheur sans nuages qui s’est prolongé à Paris, en studio.

 

 “Antoine est venu poser sa voix. C’était aussi l’occasion, pour lui, de voir ce qu’étaient devenues ses maquettes, sourit la chanteuse.

 

 “On l’entend sur L’amour fou et j’aime vraiment bien quand nos voix se mélangent, en fait. Du coup, je l’ai fait un peu chanter.”

 

 I.M.

 


 

Le Parisien du 29/11/10 - « Appelle-moi Jen »** : un pari pop réussi

 

Le Parisien le 29 Nov. 2010

 

Jenifer drague les branchés. C'est en tout cas l'impression que laisse ce nouvel album, rythmé par des ambiances rétro, très inspirées par des années 1980 ultratendance. Guitares rythmiques à la Chic, synthés à la Elli et Jacno, mélodies à la Human League : des références qui ne parlent peut-être pas à l'intéressée, née en 1982, mais qui sont clairement des sources d'inspiration pour ses collaborateurs, et pas des moindres.

Les producteurs de ce nouvel album ont déjà sévi aux côtés de Phoenix, Cassius, Jamaica ou Lilly Wood and The Prick, soit la crème de la pop française du moment. En revenant ainsi à la musique, Jenifer tente un pari : séduire un nouveau public, tout en ne perdant pas le sien. Un exercice de haute voltige artistique réussi.

 

« APPELLE-MOI JEN » de JENIFER Mercury 15,99 €

 

**Beaucoup

 


 

Le Parisien du 29/11/10 - Jenifer la gagnante de la première « Star Academy » revient avec un quatrième album ambitieux. Elle veut parler musique, pas vie privée.

 

Jenifer est une chanteuse. Elle sort aujourd'hui un disque, son quatrième, « Appelle- moi Jen », avec des chansons dedans. La précision s'impose car, pour un peu, le public l'avait oublié. La remarque surprend à peine l'artiste. « Cela fait ch… mais c'est vrai. On ne savait plus qui j'étais, ce que je faisais », confirme-t-elle.

La faute à une presse people qui épie en permanence ses faits et gestes. Jenifer enceinte, Jenifer maman d'un petit Aaron, Jenifer séparée de son compagnon Maxim Nucci, puis tombée dans les bras de Pascal Obispo, Jenifer de nouveau célibataire.

Vie privée très publique d'une jeune femme qui a de temps en temps perdu son sang-froid face aux photographes. « Ils étaient parfois extrêmement agressifs, provocants pour me faire réagir. Cette presse m'a violée, volée, a raconté n'importe quoi. C'est pour cela que je me bats contre elle, que j'attaque toujours les journaux. »

Tout serait donc permis avec Jenifer, propriété du public, parce que première gagnante de « Star Academy » en janvier 2002. En ouvrant la vague des télécrochets, elle se retrouvait instantanément phénomène de la chanson grâce aux SMS des téléspectateurs.

Alors, aux yeux de certains, elle ne peut rien leur refuser après avoir vécu dans leur salon pendant des semaines. « Je suis juste restée trois mois devant les caméras, se défend-elle. Et je détestais ça. J'assume et je l'ai fait pour de bonnes raisons : la musique, pas la célébrité. » L'argent aussi. Elle ne s'en cache pas. « On était rémunéré chaque semaine, j'en avais besoin, j'étais dans la galère. Je travaillais comme assistante attachée de presse dans les nouvelles technologies grâce à une copine. Dès que j'allais chanter quelque part, la patronne acceptait mais me déduisait la journée de mon salaire. Et moi, je ne voulais rien demander à ma famille. »

Et du jour au lendemain, Jenifer pose à la une des journaux, se voit offrir un album sur un plateau, vendu à 1 million d'exemplaires, avec une tournée triomphale. « Je pensais pourtant que ça allait être éphémère. Pour moi c'était un coup. C'est sur scène quand j'ai vu les gens chanter mes chansons, que j'y ai pris goût. » Elle aurait pu perdre pied. « Mon jardin secret m'a préservée, ma vie personnelle a pourtant été attaquée, alors que je ne suis qu'une chanteuse. »

« Sous l'apparence, les apparats, faut voir dessous, pour en être sûr », « j'ai moins peur des vampires que de ton souvenir », « toi et moi, on s'est perdu hélas, dans cet enfer de strass, où rien n'est à sa place » : certains refrains semblent résonner avec son destin. « Il n'y a pas toujours de moi dans les chansons », se défend-elle, trop maligne pour tomber dans le piège des vraies confidences. On lui parle de l'album d'un petit oiseau qui a laissé des plumes dans la débâcle des sentiments. « Aujourd'hui j'ai 28 ans, j'en avais 19 quand je chantais J'attends l'amour. J'ai grandi, c'est normal non? » Elle n'ira pas plus loin. Il ne s'agit que de musique finalement.

 


 

20 Minutes du 29/11/10 - Ne l'Appelez plus Jenifer

 


 

Liberation du 26/11/10 - Portrait Jenifer Star d’à côté

Jenifer. Loin de la fille trash de son nouvel album, la lauréate de la première «Star Ac», mère de famille, se veut girl next door.

 

Quand vient le soir, «Jen» avale une vodka et part danser jusqu’au bout de la nuit pour chasser le souvenir d’un amant perdu. Perchée sur ses hauts talons, se déhanchant autour d’une barre de «pole dance», elle s’exhibe, affolant les nerfs des garçons. Fuyant tel un vampire la lumière de ce jour qui ne se lève que sur des amours poudre aux yeux, voués à mal finir… Triste destin pour la rayonnante lauréate de la première Star Ac, qui «attendait l’amouuuur» en faisant rêver les enfants. Sauf que cette Jen-là n’est qu’un personnage, qui donne son nom au nouvel album de la chanteuse. Qui n’est donc pas le récit autobiographique des amours et malheurs de Jenifer. Et c’est toujours la jolie jeune fille volubile et souriante, née dans la télé un hiver du début de ce siècle, qui reçoit en cette après-midi promo, tout en couleurs et bonne humeur. D’ailleurs, promis, elle ne voulait pas vraiment parler d’amour dans ce disque mûri au soleil de Corse en juillet lors d’un «séminaire de travail» avec des compositeurs de la «nouvelle scène pop française». Résultat, les dix titres au son pop-synthé 80’s parlent surtout d’amours qui vont mal, de couples qui se trahissent et de chagrin à noyer. Mais c’est pour de faux, Jenifer ne se reconnaît pas en Britney Spears à la française, enfant-star tournant déglingue. «Je ne suis pas bien trash, admet-elle dans un sourire. Sur mon album, je joue un personnage car parler de moi ce n’est pas très intéressant. On s’ennuierait au bout d’un moment…»

 

Si Jenifer trouve sa vie banale, ce n’est pas l’avis de la presse people qui suit ses aventures avec délectation depuis sa victoire à la Star Academy, il y a neuf ans. Et la jeune fille ne s’y fait pas, ce qui a entraîné cette réplique agacée sur sa page Facebook après une nouvelle annonce de mariage à venir : «Jenifer n’est ni fiancée, ni divorcée, ni mariée, ni séparée, ni hospitalisée, ni déprimée, ni droguée, ni déracinée, en excellente santé… juste, un peu fatiguée de leurs conneries !»

 

Naïvement, on pensait qu’en ayant grandi sous les yeux de la téléréalité, voir sa vie à la une faisait partie du métier. Qu’on faisait avec, voire qu’on laissait faire, dans une sorte de deal notoriété contre bonnes ventes. A l’évocation de cette hypothèse, Jenifer redresse son 1,58 mètre et hausse le ton : «Je ne suis pas d’accord. Ça me dessert. Je suis une chanteuse et on me voit comme une marionnette. C’est inintéressant au possible, le bisou volé, la baguette achetée… J’essaie de me faire oublier un peu, de ne pas apparaître dans la presse people. C’est trop cheap.»

 

On est donc revenu de l’entretien avec le minimum syndical : mademoiselle Bartoli n’est pas fiancée, mais «très amoureuse», «très heureuse» et basta. On tente d’en savoir un peu plus, on ne récolte qu’un minaudant «ohh arrêtez, monsieur le journaliste».

 

Jenifer est beaucoup plus volubile quand elle parle de musique et de sa carrière. Appelle-moi Jen est son quatrième album studio, une longévité pas si fréquente parmi la cohorte de chanteurs pas toujours durables créés par la télé depuis une décennie. Elle a vendu 300 000 exemplaires du précédent album, Lunatique, réalisé par son compagnon de l’époque, Maxim Nucci, le père de son fils.

 

Comme dans les rêves dessinés par Endemol et TF1, elle gagne «bien sa vie» grâce à la musique, vit au centre de Paris, fait peu de folies et file dès que possible prendre l’air dans ses montagnes corses. Elle dessine sans rechigner l’autoportrait d’une jeune fille qui a su rester simple et qui, en dehors du boulot, aime recevoir des amis à dîner (elle recommande ses lasagnes), chiner, faire les magasins (de chaussure) et bouquiner (elle aime «les écritures légères», démarre en ce moment Folie furieuse de Jérôme Attal, qui lui a écrit une chanson). Abonnée à Libération, elle vote mais garde sa voix pour elle. On ne lui connaît qu’une prise de position, récente, en faveur du mariage gay et de l’adoption par les couples homosexuels. Sinon, ce sont les concerts pour les Enfoirés et le marrainage de l’Association Chantal Mauduit pour la scolarisation des enfants du Népal.

 

Bref, une vie normale mais un peu en accéléré. «J’ai tout fait très tôt», résume la Méditerranéenne née à Nice, qui tout en se racontant s’assied, allume une cigarette, change de position, demande un café, puis plutôt un thé parce qu’elle boit trop de café, enfin s’assied différemment en nouant une écharpe dans ses cheveux, un peu comme ça puis finalement comme ça… Son père est un pied-noir algérois, sa mère une Corse avec des origines espagnoles. Elle n’a jamais bien compris d’où lui était tombé ce prénom américain «qui ne veut rien dire», en revanche, le «n» unique lui vient de sa tante qui ne voulait que sept lettres car ça porte bonheur. Ses parents travaillent dans le prêt-à-porter, ne roulent pas sur l’or. C’est une «belle enfance» mais finalement assez courte. Car, à force de voir la gamine s’incruster au culot sur les podiums pour entonner du Piaf, du Céline Dion - la légende rapporte deux titres chantés en «première première partie» de C. Jérôme -, sa mère la pousse à participer à Graine de stars, le télé-crochet de M6. Premier contact avec la caméra et expérience traumatisante. «Je me suis trop laissée faire, j’avais 13 ans et demi, on m’a maquillé comme un pot de peinture…» Pour l’adolescence balisée, en tout cas, c’est loupé. Jenifer décroche de la scolarité en seconde et part tenter sa chance à Paris à 16 ans, «un défi ; ou une sorte de fuite». Elle a un petit boulot d’assistante attachée de presse, dort à droite à gauche, se nourrit de raviolis en boîtes et rien ne décolle.

 

Elle s’apprête à rentrer à Nice quand la bonne fée Star Ac la sauve en l’hébergeant pendant trois mois dans un château truffé de caméras. Et le 12 janvier 2002, grâce à l’afflux de milliers de SMS surtaxés, Jenifer devance Mario. Elle a 19 ans, enregistre un premier album et empoche un million d’euros (imposables) d’avance sur les ventes. Aujourd’hui, elle assure avoir un «bon souvenir de cette colo de vacances» dont elle ne renie rien. «C’est un échange de bons procédés, je me suis servie d’eux comme ils se sont servis de moi.» Elle en a gardé quelques amis qu’elle ne voit pas si souvent (dont Olivia Ruiz), un contrat désormais en direct avec Mercury Universal et une culpabilité d’avoir gagné dont elle a mis du temps à se débarrasser. Elle a aussi conservé cette façon de glisser dans la conversation des expressions toutes faites, comme répétées des milliers de fois depuis dix ans où il est question de se «brûler les ailes», de «garder la tête froide» ou de faire de la musique avec «toute sa sincérité». Après avoir écoulé un million d’exemplaires de son premier album, Jenifer met de côté le SAV à l’international pour avoir un enfant, à 20 ans. Une envie qui remontait à loin, «très réfléchie, très mature. J e n’avais pas envie d’une poupée, je savais ce que ça impliquait». Depuis, elle a enchaîné albums, tournées et même une expérience de théâtre, en interprétant les Monologues du vagin. Ou elle a retrouvé le plaisir de «jouer des personnages différents». Avant peut-être, un jour, d’oser dépasser le sien.

 

En 6 dates

15 novembre 1982 Naissance à Nice.

Janvier 2002 Remporte la première édition de la Star Academy.

Décembre 2003 Naissance de son fils Aaron.

2004 Deuxième album le Passage.

2007 Troisième album studio Lunatique.

29 novembre 2010 Appelle-moi Jen.

 

 Par GUILLAUME LAUNAY

 

Merci à JustJenifer ;-)

 


 

France Soir du 19/11/10 - Jenifer, elle livre ses quatre vérités

 

La chanteuse, qui sort son quatrième album marqué par des sonorités et une ambiance années 1980, s’agace d’être toujours la cible de la presse people. Elle a savamment préparé son retour. Depuis quelques semaines, le premier single Je danse, extrait de son nouvel album Appelle-moi Jen qui sortira le 29 novembre, est audible à la radio. Soit un titre qui, comme l’album, marque une nouvelle inflexion dans son univers. Pour l’heure, Jenifer, 28 ans depuis le 15 novembre et mère d’un petit Aaron, est tout sourire, ravie d'évoquer ce disque dans lequel elle tâte de l’électro-rock en compagnie d’une équipe de jeunes gens branchés.

 

France-Soir. A votre avis, qui attend un nouvel album de Jenifer aujourd’hui ?

Jenifer. Mon souhait serait de grandir avec ceux qui me suivent depuis longtemps et d’en surprendre d’autres. Je n’ai pas de cible précise et je travaille en équipe. Si j’aimais plus l’argent que la musique, je mettrais mon nom partout dans mes disques, je composerais moi-même mes morceaux. Je souhaite juste rester sincère. Là, j’ai eu envie de nouveauté, de nouvelles sonorités, de quelque chose de dansant.

 

F.-S. Dans ce disque, vous changez une nouvelle fois de couleur musicale…

J. Avant de me remettre à travailler, j’ai réfléchi. A priori, la musique des années 1980 n’est pas celle que j’aime. Cette direction n’était pas du tout une évidence pour moi, mais ça a été l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Avec mon équipe, nous sommes partis en Corse pour travailler, dans les montagnes derrière l’Ile-Rousse. Une destination évidente pour moi… Le feeling est tout de suite passé. Ambiance feu de camp le soir, beaucoup d’échanges. On a laissé reposer tout ça et le résultat est un truc espiègle, spontané. Pendant que nous enregistrions ce disque, il s’est bien évidemment raconté n’importe quoi : un duo avec Marion Cottillard, du reggae avec Christophe Maé… En même temps, j’ai l’habitude.

 

F.-S. Vous arrive-t-il d’avoir envie de vous faire oublier ?

J. Oui, quand je prends du recul. Après, on vient me perturber dans ma vie privée en racontant tout et n’importe quoi dans des journaux que je qualifie de torchons. Franchement, la vie de Jenifer, on s’en fout ! Ou plutôt, on devrait s’en foutre un peu plus. Heureusement, toute la presse n’est pas comme ça. Mais j’essaie d’aller au-delà de ce personnage qu’on me construit. Comme je ne donne rien, ces journaux se permettent tout et n’importe quoi. Je gagne mes procès contre eux en permanence mais ils recommencent ! Il y a chez eux un budget prévu pour ça. C’est vraiment dingue. Après, j’essaie de relativiser et de me concentrer sur mon travail.

 

F.-S. Vous ne vous habituez toujours pas à la curiosité que vous suscitez ?

J. Les gens sont très friands de ce genre d’histoires… Je n’ai pas envie de cracher sur la télé-réalité parce que ça m’a servi de tremplin, mais il n’y a plus que ça à la télévision. Et, pour cette raison, les gens deviennent accros à ce genre de scénarios. J’espère seulement qu’un jour on s’intéressera à moi seulement pour ma musique et qu’on ne me verra pas seulement comme une poupée pour papier glacé.

 

F.-S. Vous n’arrivez pas à vous en amuser ?

J. Non, je ne m’en amuserai jamais, surtout lorsqu’on parle des miens. Et je ne m’en suis jamais servie.

 

F.-S. Vous doutez encore de vous ?

J. Tout m’étonne encore. J’ai l’impression à chaque nouvel album de tout recommencer de zéro. Et ce n’est pas le fait d’être connue qui fait tout. C’est aussi pour ça que me suis essayée au théâtre avec Les Monologues du vagin. Au début, ça a été très difficile parce que j’ai beaucoup de mal à parler en public. Il a fallu quelques représentations pour que je me sente à l’aise. Et je compte bien remonter sur scène pour faire de la comédie. Est-ce que j’ai ce talent ? Je ne sais pas. En tous cas, j’attends la bonne proposition.

 

F.-S. Vous considérez-vous comme quelqu’un d’équilibré ?

J. Oui, mais je suis victime de rumeurs. J’essaie de concilier au mieux ma vie de femme, d’artiste et de mère. Dans le fond, je suis à la fois très organisée et très heureuse.

 


 

Le Parisien du 29/08/10 - Un nouvel album pour Jenifer

Elle revient enfin à la musique. Jenifer planche actuellement sur un nouvel album, attendu à la fin de l'année. La première gagnante de « Star Academy », début 2002, n'avait pas sorti de disque depuis « Lunatique », il y a trois ans, qui s'était alors vendu à plus de 250 000 exemplaires. A l'époque, l'artiste travaillait avec son compagnon, Maxime Nucci, qui est aussi le père de son fils Aaron, 6 ans. Depuis, le couple s'est séparé et Jenifer a régulièrement fait les choux gras de la presse people, notamment pendant sa relation avec Pascal Obispo.

Cette fois, c'est de nouveau par la musique qu'elle va faire parler d'elle. La chanteuse et ses producteurs ont organisé, cet été en Corse, un séminaire d'écriture de chansons avec de jeunes auteurs et compositeurs, comme Philippe Uminski ou Jérôme Attal.

L'initiative s'est révélée très productive. A tel point que l'album, qui n'avait pas de calendrier, arrive plus vite que prévu. Un premier single intitulé « Je danse » devrait être envoyé aux radios, d'ici quelques jours, en attendant l'album, prévu sur le label Mercury, le 29 novembre. On parle d'un disque aux ambiances proches de la pop rennaise des années 1980, incarnée par Etienne Daho et Niagara. Pour l'occasion, Jenifer s'est entourée de quelques artistes branchés, comme le producteur du duo techno Cassius ou l'un des membres du groupe electro rock Jamaica.

 


 

Corse Matin du 25/07/10 - 9150 euros pour Espoir autisme corse

 

Merci à Mathilde ;-)

 


 

France Soir du 16/01/10 - Jenifer : “Je me cherche encore”

 

Dans la pièce Les Monologues du vagin, la chanteuse fait ses débuts au théâtre. L’occasion de faire en sa compagnie le point sur la suite de sa carrière.

Installée dans sa loge du Théâtre Michel à Paris (*), Jenifer Bartoli s’apprêtait jeudi soir dernier à monter sur les planches. Un exercice inédit pour cette jeune fille de 28 ans, gagnante en 2002 de la première édition de la Star Academy. Depuis la rentrée, la chanteuse, visiblement en belle forme, fait en effet partie du casting des Monologues du vagin, une lecture de textes portant sur la sexualité féminine.

FRANCE-SOIR. Qu’est ce qui vous a décidé à vous lancer dans le théâtre ?
Jenifer.
On est venu vers moi et j’ai été très flattée. Ca tombait bien parce que j’avais besoin de faire une pause, de me mettre entre parenthèses. Tout ça en adoptant un profil bas, sans me prendre pour autant pour Isabelle Adjani… Lors de la première, j’étais d’ailleurs terrifiée.

 

Vous avez été sensible aux toutes premières critiques en province ?
Depuis mes débuts, je ne suis pas épargnée, j’ai l’habitude. Si on dit que je suis fade aux côtés d’une légende comme Andréa Ferréol ou encore de Maïmouna Gueye qui est une vraie bombe, je m’en fous. En revanche, ça me gêne vraiment que l’on mente en disant que les salles ne sont pas remplies. De toute manière, ces Monologues sont joués depuis plus de 10 ans et n’ont pas besoin de moi pour exister.

 

Vous n’aviez plus envie de chanter ?
Après la fin de ma tournée, je suis partie dans tous les sens. J’ai essayé plein de choses sans arriver à me décider. J’avais besoin de temps, tout simplement. Là, je serais bien incapable de donner une date de sortie pour mon prochain album. Dans le courant de l’année, peut-être.

 

Cette décision a-t-elle un rapport avec le fait que votre tournée avait moins bien marché que les précédentes ?
Je suis lucide là-dessus. Effectivement, en 2008, les Zénith n’étaient pas vraiment remplis lors de cette série de concerts. Je suis consciente que plein de gens viennent me voir à cause de ma présence dans la Star Academy. Peut-être qu’ils me préféraient plus légère et qu’ils n’ont pas adhéré à mon changement de style musical. Pour autant, je reste très fière de mon album Lunatique.

 

Avez-vous le sentiment que la curiosité à votre égard est toujours la même ?
Franchement, il y a moins d’euphorie, de foule, lors de mes déplacements. Quant à ma vie privée, elle est en revanche étalée en permanence. Je tiens à protéger mon jardin secret mais on vient m’en voler des bouts en permanence. Ca me blesse encore aujourd’hui, je ne sais pas quoi faire pour y remédier. Au final, je trouve ça presque malsain, je ne vois pas l’intérêt de publier des photos de moi en train d’acheter une baguette. Même s'il paraît que ça fait vendre… C’est peut-être parce que les gens m’ont vu vivre pendant 3 mois à la Star Academy et que cette curiosité est toujours là.

 

Votre ex-compagnon Maxim Nucci, le père de votre fils Aaron, a rencontré un joli succès sous le nom de Yodelice avec son tube Sunday With a Flu. Cette chanson vous était-elle au départ destinée ?
Non. Mais avec son groupe Yodelice, Maxim a trouvé ce qui lui correspondait. Moi, je me cherche encore

 

Andréa Ferréol : “Elle est surprenante”

 

Aux côtés de la spectaculaire Maïmouna Gueye (La Première Etoile) et d’Andréa Ferréol (La Grande Bouffe, Le Dernier Métro…), Jenifer ne dépare pas au casting des Monologues du vagin. Pour Andréa Ferréol, elle est « surprenante, même s’il faudrait qu’elle prenne confiance en elle ».

La comédienne chevronnée poursuit : « C’est difficile pour elle parce qu’elle vient de la musique, de la chanson. Mais je suis persuadée que Jenifer a un avenir dans l’art dramatique. » La suite, donc, au prochain épisode.

 

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Propos recueillis par Sébastien Catroux